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Interieur du Familistère de Guise

Cour intérieure du Familistère de Guise en 2012 ( Photo E. B-C)

Ephéméride Anarchiste

26 janvier

 

jean-baptiste godin

Jean-Baptiste Godin

Le 26 janvier 1817, naissance de Jean-Baptiste GODIN, à Esquéhéries (commune de Picardie).
Penseur socialiste utopique, fourieriste, fondateur du Familistère de Guise.
Fils d'un artisan serrurier, il effectue son apprentissage dans l'atelier paternel et suit les cours du soir. De 18 à 20 ans, il accomplit avec un cousin son "Tour de France". C'est là qu'il prend conscience de l'exploitation du travail et de la condition aliénante et précaire du travailleur qui n'a que sa force à louer, et se jure
de faire le bonheur de la classe ouvrière. En 1840, il se lance dans la fabrication de poêles et fourneaux en fonte, remplaçant la tôle jusque-là utilisée. Le succès est au rendez-vous, il emploie alors quelques ouvriers.
Militant républicain, socialiste et anticlérical, influencé par les idées de phalanstères chères à Charles Fourier (dont il découvre les idées en 1842), il n'aura de cesse, le succès aidant, d'adapter et de mettre en pratique ces théories. En 1843 il adhère à "L'Ecole Sociétaire" (phalanstèrienne) et correspond avec Victor Considérant. En 1848, il est candidat malheureux à l'Assemblée Constituante. Ses idées étant suspectes aux autorités après le coup d'Etat de Bonaparte, il ouvre en 1854 une succursale à Laeken-les-Bruxelles (Belgique) pour se prémunir d'un possible exil. Après avoir acheté un terrain à Guise (dép. de l'Aisne) en 1846, il va, à partir de 1859, concrétiser son rêve de construction du "Palais social". Ce vaste ensemble architectural qui prendra le nom de "Familistère" (Palais des Familles) devait offrir "par l'habitation unitaire la satisfaction de tous les besoins de la vie humaine avec le minimum de frais et le maximum d'avantages" . Il comptera jusqu'à 500 logements, et regroupera progressivement autour de l'usine: "nourricerie et pouponnat"(en 1862), économat (en 1865), théâtre et écoles (en 1869), buanderie (1870). L'entreprise compte 900 employés en 1867.
En 1871, devenu Maire de la ville de Guise, il est élu député à l'Assemblée Nationale et expose ses idées dans l'ouvrage "Solutions Sociales" qui sera publié pendant la Commune de Paris. Les deux ailes du Famillistère sont achevées en 1879. Après avoir créée la revue "Le Devoir" (en 1878), la Société du Familistère de Guise "Association coopérative du Capital et du Travail" voit le jour le 13 août 1880, elle durera jusqu'en 1968. Godin en sera l'administrateur jusqu'à sa mort. En 1882, le Familistère ne suffisant plus pour loger les ouvriers de l'usine, des bâtiments annexes sont construits.
Jean-Baptiste Godin s'eteint le 15 janvier 1888. L'entreprise poursuivra l'aventure symbolisée par le succès des poêles Godin (avec 2500 employés en 1926) et maintiendra son statut coopératif jusqu'en 1968.
En 1937, la célébration du centenaire de la mort de Charles Fourier aura lieu au Familistère de Guise.
Aujourd'hui le Familistère (qui est classé monument historique) se visite, et un "Banquet de l'Utopie" y est organisé chaque 1er mai.
"Ce n’est pas la réalisation du bonheur que j’ai inauguré" écrit Jean-Baptiste André Godin dans une lettre en 1866, après la construction d’un premier bâtiment du Familistère, "ce n’est qu’un allégement aux souffrances de la classe ouvrière".

 

 armand gatti

Armand Gatti
(en octobre 2002 à Montreuil lors d'une rencontre libertaire)
photo Eric Beaunie

Le 26 janvier 1924, naissance de Dante Sauveur Armand GATTI (dit Armand GATTI), à Monaco.
Ecrivain, cinéaste et dramaturge libertaire, auteur de plus de 40 pièces de théâtre.
Fils d'Augusto Gatti (1893-1939) balayeur anarchiste et d'une franciscaine. Armand fait des études au petit séminaire à Cannes, puis au lycée de Monaco d'où il se fait renvoyer. Il prépare son baccalauréat en effectuant des petits boulots parmi lesquels "sous-diacre" et crée sa première troupe de théâtre. En 1942, Armand s'engage dans la résistance et part dans le maquis en Corrèze. Arrêté en 1943, il est condamné à mort à Limoges, mais il est finalement déporté dans un camp de travail en Allemagne, à Lindemann, près de Hambourg, d'où il s'évadera. Il rejoint l'Angleterre, où il s'engage dans un régiment de parachutistes puis participe à la Libération d'Arnheim (Pays-Bas).
En 1945, il entre d'abord comme journaliste au "Parisien Libéré". Devenu grand reporter, il effectue de nombreux voyages à travers le monde qui l'amènent à rencontrer : Fidel Castro, Ernesto Guevara, où encore Mao Tsé-Toung. Il reçoit le prix "Albert Londres"en 1954, avant de se consacrer au théâtre avec les encouragements de Jean Vilar, et au cinéma. En 1960, il réalise le film "L'Enclos". En 1962, sa pièce "La vie imaginaire de l'éboueur Auguste G." est montée au Théâtre de la Cité de Villeurbanne. En 1963 son film "El otro Cristobal" représente Cuba au festival de Cannes et obtient le prix de la critique. Une partie de son oeuvre a pour thème la résistance et la déportation. Sa pièce "La passion du général Franco", écrite en 1965, sera interdite en France en 1968, sous la pression de l'Espagne Franquiste.
En 1966, il fait la mise en scène de "Chant public devant deux chaises électriques" (Sacco-Vanzetti). En 1969, il s'installe à Berlin où il monte "L'interdiction de la passion du général Franco" qui sera suivie par de nombreuses autres pièces. En 1975, il est de retour en France où il poursuit sa création théâtrale. En 1980, sortie des premières versions de "La Parole errante" confrontation des trajets de tous les Gatti ayant existé, avec l'histoire, l'utopie et l'écriture. En 1983, à Toulouse, il prend (pour trois ans) la direction de "L'Atelier de création populaire, l'Archéoptéryx". En 1986, au Théâtre du Monument National à Montréal (Canada), il réalise la mise en scène de son texte "Opéra avec titre long", puis il dirige l'écriture de "Ulrike Meinhof" à Vienne (Autriche). En 1987, il installe, avec sa compagne Hélène Chatelain, "La Parole Errante" à Montreuil (Seine-Saint-Denis) qui devient un centre international de création. A noter qu'Hélène Chatelain qui est aussi cinéaste, comédienne, écrivaine et traductrice a réalisé un film sur Makhno en Ukraine "Nestor Makhno, un paysan d’Ukraine" (1995).
Armand Gatti a reçu de nombreux prix et distinctions pour son oeuvre impressionnante. Une bibliothèque de théâtre porte son nom à La Seyne-sur-Mer.
Il est mort à Saint-Mandé le 6 avril 2017.

 

 

Le 26 janvier 1876, naissance de Gérard LACAZE-DUTHIERS

 

Le 26 janvier 1877, naissance de Kees Van DONGEN

 

Le 26 janvier 1885, naissance de Joseph Léon RENARD

 

Le 26 janvier 1912, naissance d'Emilio VILARDAGA

 

 

 fil yeux

 

gravure watrin défenestré

Gravure de presse représentant la défenestration de Watrin

Le 26 janvier 1886, à Decazeville, une grève éclate à la Société des houillères et fonderies de l'Aveyron. L'impitoyable sous-directeur des Mines : Watrin, qui avait fait baisser les salaires des mineurs (en touchant 10% sur toutes ces réductions), refuse toutes les revendications des grévistes. Assailli par la foule, il se barricade dans son bureau. Mais l'assaut est donné et, défenestré, il trouve la mort.

 

fil chouette

 

journal par delà la mêlèe

En-tête du premier exemplaire numéroté de 1 à 5, première série du 26 janvier au 1er février 1916

Le 26 janvier 1916, à Orléans (Loiret), sortie du premier numéro du journal "par delà la mêlèe". Sous-titré "acrate, individualiste, éclectique, inactuel" ce journal fait suite à "pendant la mêlée" dont il reprend la numérotation. L'Administrateur du journal est E. Armand auquel succédera Pierre Chardon (après l'arrestation d'Armand, le 16 octobre 1917 et sa condamnation pour complicité de désertion). Le journal s'arrêtera le 28 février 1918. "la Mêlée" lui succèdera.

 

fil chouette

 

journal "Alba Rossa"

En-tête du premier numéro de l'année 1934 (doc. CIRA Lausanne)

Le 26 janvier 1919, sortie à Saõ Paulo (Brésil) du premier numéro du périodique hebdomadaire libertaire "Alba Rossa" (Aube Rouge) en langue italienne. Le premier directeur de publication est Angelo Bandoni (jusqu'au numéro 11). Le journal cesse de paraître après le 13 octobre 1919 (22 numéros sortis), puis un numéro 23 est publié le 1er mai 1920.
Une deuxième série commence en 1921 avec une parution très irrégulière, cinq numéros paraissent cette année-là (jusqu'au 19 novembre), trois en 1922, et deux en 1923.
Deux numéros sortiront encore en 1934, dont ce numéro 1 du 1er mai 1934 (voir l'en-tête).

 

 

fil yeux

 

Le 25 et 26 janvier 2001, à Davos, en Suisse, alors que se déroule sous haute protection policière le "Forum économique mondial" réunissant chefs d'Etats et grands patrons de l'économie, des manifestants antimondialisation ayant échappé au bouclage des frontières tentent comme à Seattle de perturber le Forum.
Dans le même temps s'ouvre à Porto Alegre, au Brésil, le premier "Forum social mondial"; il rassemblera pendant près d'une semaine de nombreuses "Organisations Non Gouvernementales" et des milliers de militants de diverses sensibilités politiques, mais tous opposés à la mondialisation. Lors des quatre cents conférences, ateliers et débats, ils diront leur refus du libéralisme économique et de la logique implacable du fric.
"Le monde n'est pas une marchandise" (José Bové).
Par ailleurs, des pirates informatiques réussissent à s'introduire dans le système de sécurité du Forum de Davos et à y dérober les données confidentielles (adresses, n° des cartes de crédit, etc.) des personnalités et chefs d'Etat présents.