carte postale comite de grève des mineurs avec Broutchoux

Carte postale Comité de grève des mineurs avec Broutchoux (assis au milieu)

Ephéméride Anarchiste

2 juin 

 

Benoît Broutchoux

Benoît Broutchoux

Le 2 juin 1944, mort de Benoît BROUTCHOUX (né le 7 novembre 1879 en Saône et Loire).
Militant et propagandiste anarcho-syndicaliste.
Mineur à 14 ans, puis terrassier dans le métro à Paris, où il devient anarchiste.
En 1900, de retour à Monceau-Les-Mines, il porte la contradiction dans les meetings socialistes. Le 2 juin 1900, après la mort d'un métallo gréviste tué par la police, il est arrêté et condamné pour "excitation au meurtre et au pillage" puis, par la suite, pour avoir frappé un commissaire.
En 1902, sous un faux nom, il trouve de l'embauche dans le bassin minier de Lens. Mais, dès la grève d'octobre, il s'oppose au "vieux" syndicat des mineurs (réformiste). Nouvelles condamnations pour "atteinte à la liberté du travail" et "usurpation d'identité". Il s'implique alors dans le "Jeune syndicat" et devient le rédacteur du journal "Le Réveil syndical" puis de "L'Action syndicale". Partisan de la grève générale, mais aussi propagandiste néo-malthusien et amour-libriste, il est condamné pour "outrages aux bonnes moeurs".
En mars 1906, après la catastrophe de Courrières (qui fit 1100 victimes), il est arrêté alors qu'il marchait, avec 2000 grévistes sur la mairie de Lens. Libéré de prison, il devient gérant d'un café, mais continue d'éditer le journal, grâce à une petite imprimerie.
En août 1907, il participe au Congrès anarchiste d'Amsterdam, mais il subit de nouvelles condamnations en novembre, avec André Lorulot, pour "incitation de militaire à la désobéissance", puis, en décembre 1909, pour avoir encouragé les grévistes du chantier du canal du Nord, et encore durant l'été 1911, pour son soutien à la lutte des ménagères contre la vie chère. En 1914, inscrit au "Carnet B", il est arrêté, puis mobilisé. Pris par les gaz en 1916, il est ensuite réformé. Il collaborera à "CQFD" de Sébastien Faure, puis au "Libertaire".
Au Congrès "mouvementé" de la C.G.T, à Lille, en 1921, il est blessé par balle par un "camarade réformiste". En 1931, son fils, Germinal, est tué par la police. Dans la misère, et malade, il meurt le 2 juin 1944, réfugié à Villeneuve-sur-Lot.

 

 

Christo Botev

Christo Botev

Le 2 juin 1876, mort de Christo (Kristo) BOTEV sur le mont Okolchiza.
Grand poète et écrivain révolutionnaire bulgare, précurseur de la pensée libertaire dans ce pays.
Il est né le 6 janvier 1848 à Kalofer (Bulgarie) dans une famille cultivée, son père est instituteur et traducteur littéraire. Après l'école primaire et une partie du secondaire, il bénéficie d'une bourse russe et poursuit ses études à Odessa, où il fréquente les révolutionnaires.
Exclu à cause de ses liens avec le milieu révolutionnaire, il retour dans sa ville natale en 1867, où son père étant malade, il prend sa place en tant instituteur suppléant. Parallèlement, il se livre à une importante propagande révolutionnaire contre la domination turque et contre l'exploitation de la bourgeoisie locale. Contraint de quitter le pays, il passe en Roumanie où il se fixe et poursuit son action militante, publiant plusieurs journaux et écrivant des poèmes d'une haute inspiration qui lui vaudront d'être reconnu ensuite comme premier poète bulgare. Il acquiert également de nombreuses connaisssances, notamment linguistiques, en russe, français et roumain.
En contact avec les révolutionnaires russes en exil en Angleterre et en Suisse, et notamment avec les bakouniniens fondateurs de l'Internationale anti-autoritaire, il se charge de répandre clandestinement les idées de Bakounine en Russie, puis en Roumanie, où il crée le premier groupe libertaire. Il sera en particulier le premier à diffuser le dernier ouvrage de Bakounine "L'Etatisme et l'Anarchie" ouvrage qui sera découvert par la police roumaine lors d'une perquisition à son domicile.
En avril 1876, lorsqu'éclate l'insurrection bulgare contre l'occupation turque, Botev rentre au pays, à la tête de deux cents partisans armés. Après s'être emparé d'un bateau autrichien, le "Radetzski", ils obligent le capitaine à les débarquer sur le rivage bulgare près de Kozlodoui. Après une semaine de marche vers les Balkans et de durs combats, contre l'armée turque, Botev est tué ce 2 juin, à l'âge de 28 ans et sa compagnie écrasée et dispersée.
Il deviendra ensuite le symbole de la libération nationale, mais on occultera son militantisme libertaire, pourtant fort présent dans ses écrits et sa poésie.
"Tout gouvernement est basé sur le vol, le mensonge et la violence (...). Les gourdins et les baïonnettes ont montré que les obligations de la loi sont seulement destinées aux esclaves, et nous avons pleinement raison de dire avec Proudhon que chaque gouvernement est un complot, une conspiration contre la liberté de l’humanité. Mais laissons la Roumanie et ses bêtises électorales et passons aux machinations de ce gouvernement qui a l’insolence de se vanter de ses sympathies envers notre peuple."
Dans le journal "Le Drapeau" nº 14 de mai 1875.
La vie et les écrits de Botev, ont influencé de nombreux bulgares, mais, ils ont fait l'objet d'une récupération éhontée des patriotards de tout acabit et plus particulièrement des bolcheviques, qui l'ont récupéré et élevé au rang d'une idole nationale, un monument lui a été érigéà Vratsa.
A Paris, une plaque commémorative a été apposée en avril 2008, au 28, rue de La Boétie,
sur le mur du Centre culturel bulgare. On peut y lire Christo Botev 1848-1876 - poète et révolutionnaire bulgare "Celui qui succombe pour la liberté, ne meurt pas..."

 

 

Mateo Morral

Mateo Morral

Le 2 juin 1906, mort de Mateo MORRAL ROCA, à Torrajo de Ardoz (banlieue de Madrid).
Anarchiste extrémiste espagnol.
Il naît en 1880, fils un riche manufacturier de Sabadell. Il fait des études de lettres et plusieurs séjours à l'étranger (Angleterre et Allemagne) mais échoue à ses examens. Anarchiste et ami de Soledad Villafranca (qui travaille comme professeur à "l'Ecole Moderne" de Francisco Ferrer), celle-ci facilite son entrée à "l'Ecole Moderne", en 1903, où il est employé comme bibliothécaire et traducteur pour la maison d'édition créée par Ferrer. Le 7 mai 1906, il disparaît de l'école tout en y laissant sa valise. Le 31 mai 1906, à Madrid, il jette une bombe sur le carrosse du roi Alphonse XIII, le jour de ses noces. La bombe n'atteint pas le couple royal, mais fait de nombreuses victimes parmi la foule des badauds. Mateo parvient pourtant à fuir et à se faire héberger jusqu'à ce 2 juin, où il est reconnu par un garde-champêtre qui détient sa photographie. Il le tue d'une balle dans la tête, avant de se suicider.
Peut-être est-il également ce mystérieux espagnol responsable, un an plus tôt, le 31 mai 1905, d'un attentat manqué contre le roi d'Espagne en visite en France.
Le gouvernement prendra prétexte de cette affaire pour emprisonner Francisco Ferrer et fermer "l'Ecole Moderne".

 

 

Le 2 juin 1925, mort de Georges CHEITANOV

 

Le 2 juin 1970, mort de Lucia SANCHEZ SAORNIL

 

 

 fil chouette

 

journal l'avant garde

En-tête du numéro 12 du 3 novembre 1877 (doc. Cira Lausanne)

l'avant garde de 1878

En-tête du numéro 30 du 15 juillet 1878

Le 2 juin 1877, sortie à La Chaux-de-Fonds (Suisse) du premier numéro "L'Avant-Garde", d'abord "Organe de la Fédération française de l'Association Internationale des Travailleurs", avant d'être sous-titré (à partir d'avril 1878) "Organe Collectiviste et Anarchiste". Cet hebdomadaire sera publié par Paul Brousse, avec la collaboration de Jean-Louis Pindy, jusqu'en décembre 1878, date de son interdiction et de l'arrestation de Paul Brousse pour son apologie de la "propagande par le fait" (excitation au régicide) qui aboutira à sa condamnation en 1879 et à son bannissement de la Suisse.

 

 

fil chouette

 

journal "Tierra y libertad"

En-tête du numéro du 30 juin 1888

Le 2 juin 1888, à Gracia (Barcelone), sortie du premier numéro du journal "Tierra y Libertad" bimensuel Anarchiste-Communiste publié par Martí (Martín) Borràs et Emilio Hugas. Ce journal sera publié jusqu'au 6 juillet 1889 (23 numéros). Le titre de ce journal sera ensuite repris de nombreuses fois, en particulier en mai 1899, à Madrid, en France, à Nice en 1909, ou encore au Mexique, à partir de 1944.

 

 

 

 fil zig

 

Le 2 juin 1886, à New York, Johann Most est condamné à un an de prison pour des propos jugés incendiaires et incitant à l'émeute, qu'il aurait prononcé au Workingmen's Rifle Club de New York le 11 mai.

 

fil chouette

 

journal "L'Agitazione"

En-tête d'un numéro 15 du 11 avril 1902 (coll. perso.)

Le 2 juin 1901, à Rome (Italie) sortie du numéro d'essai du journal "L'Agitazione", Periodico Socialista-Anarchico ("L'Agitation" Périodique Socialiste-Anarchiste). La publication véritable de cet hebdomadaire démarre à la date du 14 juin 1901. Le premier administrateur du journal est Ettore Sottovia. A cause de l'arrestation du gérant et de la répression, plusieurs numéros uniques seront publiés avec un autre titre "La Sciopero General" (17 avril 1903), "Primo Maggio" (1er mai 1903), "L'Agitazione Libertaria" (8 mai 1903), "Pro-Agitazione" (13 février 1904), "La Comune di Parigi" (18 mars 1905), "Il Primo Maggio" (1er mai 1905), "Il Socialista Anarchico" (29 juillet 1905).
Le journal cessera sa publication au 1er mai 1906. Ne pas le confondre avec le journal "L'Agitazione" publié par Malatesta à Ancône en 1897, d'autant plus qu'il reprend et poursuit la numérotation de cet homonyme.

 

 

 

fil zig


tete de clemenceau

Tête de Georges Clémenceau "Le briseur de grèves"
(Dessin de Delannoy)


Le 2 juin 1908, à Vigneux-sur-Seine, alors que les ouvriers des sablières sont en grève depuis un mois pour l'amélioration de leurs conditions de travail (douze heures par jour, les pieds dans l'eau, pour un salaire de misère), des heurts se produisent entre les grévistes et des briseurs de grèves protégés par les gendarmes. Dans l'après-midi le comité de grève qui s'est installé dans l'Hôtel-restaurant du Progrès est encerclé par les gendarmes exigeant qu'on leur livre un ouvrier qui aurait le matin même donné un coup de poing à un gendarme. Empêchés d'entrer dans le local par les grévistes, les gendarmes font usage de leurs armes, tuant deux ouvriers : Emile Goebellina (terrassier de 17 ans) et Pierre Le Foll (ouvrier charpentier de 48 ans) et blessent plus ou moins grièvement par balles neuf autres travailleurs.
Lors des funérailles de Le Foll le 4 juin, puis celles de Goebellina le 5 juin, alors que la Fédération du Bâtiment appelle à venger les camarades assassinés, des escadrons de cuirassiers patrouillent dans les rues de Vigneux, Draveil, et Villeneuve-St-Georges. Cela n'empêchera pas de nouveaux incidents de se produire auxquels les anarchistes qui soutiennent ces travailleurs précaires ne sont pas étrangers. En particulier les anarchistes individualistes groupés autour de Libertad, qui viendront de nouveau le dimanche 7 juin manifester en force au cimetière de Villeneuve-St-Georges.
Mais le pouvoir et en particulier le président du Conseil Georges Clémenceau, jouant sur le pourrissement, va de nouveau provoquer un massacre le 30 juillet 1908.

vingeux plaque

Plaque souvenir posée le 5 juin 2004 sur l'Auberge Fleurie de Vigneux (où s'est produit les fusillades )
par des syndicalistes de la CGT et de CNT (Section Unifiée du Bâtiment)


 

 

 fil yeux

 

Le 2 juin 1919, devant la Cour fédérale de Zurich (Suisse), se tient le procès de Luigi Bertoni et des anarchistes italiens (en détention depuis 14 mois) "impliqués" dans l'affaire du "complot de Zurich". En fait une machination politico-judiciaire qui se clôt par un acquittement général, après un impressionnant discours (de 2 heures) que Bertoni prononce pour sa défense.