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Calendrier de 1973 de la "Rivista A"
le personnage de Roberto Ambrosoli "Anarchik" lors d'un tentative de dressage
 

 

Ephéméride Anarchiste

 8 février

 

Le 8 février 1878, mort de Severino ALBARRACIN BROSETA à Barcelone.
Militant internationaliste et figure marquante de la "Fédération Régionale Espagnole".
D'origine mauresque (selon James Guillaume) il est né en 1850 à Llíria (Valence). A vingt ans, il milite avec les Jeunesses Républicaines et se charge un temps de l'enseignement des enfants au Centre républicain Valencien, avant d'en être exclu. Membre de la première Internationale, il fait un important travail militant au sein de la "Fédération Régionale Espagnole" (FRE). Délégué au Congrès de Saragosse (du 4 au 11 avril 1872) où il y est élu membre du Conseil Fédéral, puis à celui de Cordou (du 24 décembre 1872 au 2 janvier 1873) il y défend une motion visant à la création d'écoles internationalistes et est nommé responsable de la Commission de correspondances, chargé de publier le "Boletin" de la FRE.
Il prend ensuite part au mouvement cantonnaliste. Considéré comme responsable de la grève insurrectionnelle d'Alcoy de juillet 1873, où près de dix mille ouvriers s'étaient emparés de la ville. il est arrêté et emprisonné après l'entrée des troupes à Alcoy, le 13 juillet, et est accusé de "propagande clandestine". Il est libéré après l'intervention de Gili et de Morago. En avril 1874, il est de nouveau arrêté comme membre du Conseil fédéral (l'Internationale étant interdite en Espagne). Il s'exile ensuite en Suisse, s'installe au Locle et commence à travailler à l'atelier coopératif des graveurs et guillocheurs sous le nom d'emprunt de Gabriel Albagès. Il est ensuite employé par le communard Dargere.
En février 1876, il est élu au nouveau Comité fédéral de l'Internationale. Réélu en août 1876, il occupera le poste jusqu'en octobre. N'ayant pas rompu le contact avec les internationalistes espagnols, il est désigné délégué pour le futur Congrès de l'Internationale à Berne en octobre 1876 (mais il n'y assistera pas). Il travaille ensuite comme peintre plâtrier à la Chaux-de-Fonds. Il est lié aux principaux représentants de l'anarchisme en Suisse, comme Bakounine, Kropotkine, Guillaume, Brousse, Pindy, etc. Les marxistes lui reprocheront d'avoir fait partie de "l'Alliance" (bakouniniste). Il restera dans le Jura Suisse jusqu'en juin 1877, date à laquelle il retournera en Espagne et s'installera à Barcelone, où il poursuivra jusqu'à sa mort (de phtisie) son combat contre les politiciens.

 




Fragment d'un portrait de Hans Jaeger
réalisé par Edvard Munch

Le 8 février 1910, mort de Hans Henrik JAEGER, à Oslo.
Ecrivain et philosophe anarchiste et amour-libriste norvégien.
Fils d'un officier de police, il est né à Drammen, le 2 septembre 1854. Orphelin à l'âge de 14 ans et livré à lui-même, il s'embarque dans la marine où il deviendra ensuite officier. En 1875, il commence des études de philosophie et fréquente la bohème de Kristiania (ancien nom d'Oslo). Au début des années 1880 il crée un groupe militant où de jeunes intellectuels et des peintres comme Edvard Munch se retrouvent et se mobilisent notamment pour prôner l'amour libre et remettre en question le mariage.
Après avoir écrit un essai sur Kant et deux pièces de théâtre, il publie en 1885 un roman naturaliste "Scènes de la Bohême de Kristiania", mais le livre qui choque "la bonne société" est aussitôt saisi et interdit (jusqu'en Suède) pour outrage aux bonnes moeurs. Cela lui vaut d'être condamné en 1886 à 60 jours de prison assortie d'une amende. Il quitte alors pour un temps la Norvège et arrive en France, il y résidera deux années durant travaillant comme journaliste correspondant pour un journal social-démocrate, avant de rentrer à Kristiania où il est en relation avec l'anarchiste danois I.Ipsen (celui qui lui a fait découvrir l'anarchisme) et le Dr Rolf Hammer. En 1906 il publie à Copenhague le livre "Anarkiets Bibel" (La Bible de l'Anarchisme), véritable plaidoyer où les préoccupations sociales et la grève générale expropriatrice se joignent au besoin de libération individuelle et sexuelle. En 1907, il éditera avec Ipsen le journal de combat social "Kosaren" (Le Corsaire) puis la même année "Skorpionen" (Le Scorpion) qui deviendra ensuite "Revolten" (La Révolte).
Mais atteint d'un cancer, il meurt à l'hôpital le 8 février 1910.

 

 

Olga Taratuta

Olga Taratuta (photo de la collection de l'Okhrana, la police politique tsariste)

Le 8 février 1938, mort d'Olga Ilyinichna TARATUTA (de son nom de famille Elka Golda Elievna RUVINSKAÏA) fusillée par les bolcheviques.
Militante et activiste communiste-anarchiste russe et fondatrice d'une Croix noire anarchiste à Kharkov.
Elle est née le 21 janvier 1876 (?) dans le village de Novodmitrovka près de Kherson en Ukraine, dans un famille juive, son père est alors un petit commerçant.
Devenue institutrice elle est rapidement suspectée d'activités subversives et est arrêté une première fois en 1895. Elle rejoint deux ans plus tard le groupe Social-démocrate d'Elisavetgrad animé par les frères Abraham et Louda Grossman (qui devinrent ensuite anarchistes) et adhère à l'Union des Travailleurs de Russie méridionale. En 1901 elle émigre en Allemagne puis en Suisse où elle rencontre Lénine et Plekhanov et collabore au journal "Iskra" mais à partir de 1903 elle se revendique anarchiste communiste.
En 1904, elle retourne en Russie à Odessa où elle se rejoint au groupe "Neprimirimye" (Les Intransigeants) proche du socialiste polonais Jan Waclav Makhaïski. Arrêtée en avril 1904, elle est libérée à l'automne faute de preuves. Elle rejoint ensuite le groupe des Travailleurs anarchistes communistes d'Odessa où elle se fait appeler "Babouchka" et commence à acquérir une certaine notoriété dans le mouvement libertaire. Elle est de nouveau arrêtée début octobre 1905, mais bénéficie d'une mesure d'amnistie générale prise ce même mois à la suite de la révolution avortée. En lien avec le Groupe de combat anarchiste d'Ekaterinoslav, elle participe en décembre 1905 à l'attentat contre le Café Libman d'Odessa, ce qui lui vaudra d'être condamnée en novembre 1906 à 17 ans de travaux forcés, mais elle réussit un mois plus tard à s'évader par la ruse de la prison d'Odessa en se faisant passer pour une gardienne blessée.
Elle gagne Moscou où elle reprend son militantisme au journal "Buntar" (L'Insurgé) du groupe de la Fédération "Chernoe Znamia" (Drapeau noir), mais après l'arrestation de la plupart des membres en mars 1907, elle se réfugie en Suisse et avec quelques rescapés collabore à la publication de "Buntar" à Genève.
Devenue membre d'un Groupe international de combat, elle retourne en Russie à Ekaterinoslav, Kiev puis Odessa, pour y prendre part à divers attentats retentissants: l'assassinat du Général A. Kaulbars, commandant militaire de la Région, puis du Général Tomaschev, gouverneur d'Odessa, ainsi qu'une bombe contre le Tribunal de la ville. En février 1908, elle est à Kiev où elle participe à l'attaque de la prison Lukyanivska pour libérer les anarchistes qui y sont emprisonnés. Mais ayant été dénoncé, le groupe est encerclé par la police, Olga parvient toutefois à s'échapper et à rejoindre Ekaterinoslav où elle est finalement arrêtée. En décembre 1909, elle est jugée avec 36 autres membres du Groupe, elle est condamnée à 21 ans de prison.
Elle est libérée à la faveur de la Révolution, en mars 1917, et retrouve son fils et son compagnon Sacha Taratuta ( qui deviendra un anarchiste pro-bolchevique).
A Kiev, elle rejoint la "Croix rouge politique" qui apporte son aide aux nombreux prisonniers politiques. En 1919, elle s'installe à Moscou, mais la répression contre les anarchistes par la Tchéka l'incite en juin 1920, à rejoindre les anarcho-syndicalistes de "Golos Truda" (La Voix des Travailleurs) et la Confédération "Nabat".
En septembre 1920, elle se rend à Gouliaï-Polié chez les makhnovistes qui lui remettent cinq millions de roubles qui lui serviront à Kharkov à créer la "Croix noire anarchiste" qui apportera son aide aux anarchistes emprisonnés où victimes de la répression bolchevique.
Le 26 novembre 1920, elle est arrêtée à Kharkov avec 300 autres compagnons par les bolcheviques, les locaux de la "Croix noire" sont détruits. Olga avec 40 compagnons est transférée en janvier 1921 à la prison Boutyrki de Moscou. Elle fait partie des prisonniers anarchistes autorisés à assister (quelques heures) le 13 février 1921 aux funérailles de Kropotkine. Le 26 avril 1921, lors de son transfert à la prison d'Orlov elle subit un tabassage de ses gardiens. Un procureur lui propose une libération si elle renie ses idées et dénonce ses compagnons, ce qu'elle refuse et entame en juillet avec un groupe de détenus une grève de la faim de onze jours pour protester contre leurs conditions de détention (victime du scorbut elle y perdra sa dentition).
A partir de mars 1922 elle est exilée durant 2 ans à Veliki Oustioug (région de Volodga). Libérée en 1924, elle retourne à Kiev où elle est brièvement arrêtée pour propagande anarchiste. Elle revient à Moscou et se joint en 1927 à une campagne de soutien à Sacco et Vanzetti. De 1928 à 1929 elle renseigne le mouvement anarchiste international en vue de faire pression sur le pouvoir soviétique et d'obtenir la libération de nombreux anarchistes. En 1928 elle se rend à Odessa, mais y est arrêtée sous l'accusation d'avoir organisé des groupes anarchistes parmi les cheminots. Elle est condamnée à 2 ans de prison à l'isolement. Libérée en 1931, elle retourne à Moscou où elle participe à une Association d'anciens prisonniers politiques exilés, mais rompt avec celle-ci lorsqu'elle tombe sous la coupe des bolcheviques. Olga est à nouveau emprisonnée en 1933. En 1937, elle travaille comme ouvrière dans une usine métallurgique de Moscou. Elle est arrêtée une dernière fois le 27 novembre 1937, accusée d'activités anarchistes et antisoviétiques elle est condamnée à mort le 8 février 1938, et fusillée le jour même.

Extrait d'une lettre adressé au Gépéou (ex Tchéka) d'Odessa : Vous ne parviendrez jamais à tuer nos idées avec des balles et la prison. En ce qui me concerne, cela revient au même que vous me mettiez dans une petite prison ou que vous me laissiez dans la grande qu'est à présent devenue la Russie soviétique.
Emma Goldman dira : Les camarade de Kharkov, avec l'héroïque personnalité d'Olga Taratuta à leur tête, ont servi la Révolution, combattu sur tous les fronts, enduré les punitions des Blancs, persécutions et emprisonnements des Bolcheviques. Rien n'a gêné leur ardeur révolutionnaire et leur conviction anarchiste.

 

 

 

lucien barbedette

Lucien Barbedette

Le 8 février 1942, mort de Lucien BARBEDETTE, (né le 13 août 1890, en Mayenne).
Militant anarchiste français.
Il exerce, dès 1919, le métier de professeur. On trouve sa signature dans de nombreux journaux et revues anarchistes auxquels il collaborera : "L'En Dehors", "La Voix libertaire", "Terre libre", "Le Semeur", "Le Combat syndicaliste", "La Révolte" (du Sud-Ouest), etc. Il participera aussi à "L'Encyclopédie Anarchiste" dirigée par Sébastien Faure. Il meurt à Luxeuil-les-Bains, à l'âge de 52 ans.

"La violence appelle la violence ; les révolutions sont les contre-parties fatales de l'oppression légalement organisée".

 

 

 fil yeux

 

Affiche Anarchie Kropotkine

Affiche : Pierre Kropotkine "L'Anarchie, sa philosophie son idéal" (doc. IISG Amsterdam)

 

Le 8 février 1852, naissance de Frédéric STACKELBERG

 

Le 8 février 1921, mort de Pierre KROPOTKINE, à Dimitrovo, près de Moscou. Il sera enterré le 13 février.

 

Le 8 février 1999, mort de Luísa Do Carmo Franco Elias ADÃO

 

 

fil chouette

 

Társadalmi Forradalom

En-tête du journal

Le 8 février 1907, à Szombathely (Hongrie), sortie du premier numéro du journal "Társadalmi Forradalom" (Révolution Sociale), sous-titré "A Forradalmi Szociálisták Lapja" (Feuille socialiste révolutionnaire). Bimensuel créé par l'anarchiste hongrois Ervin Batthyány, qui le publiera à partir du numéro 11 (juin 1907) à Budapest et répandra les idées anarcho-communistes de Kropotkine.

 

 

 

Le 8 février 1919, à Barcelone, début de la grève dite "La Canadienne", du nom de l'entreprise d'électricité à l'origine de mouvement qui va durer 44 jours, s'étendre aux autres entreprises, et paralyser la ville entière et l'industrie; la grève est générale. Le gouvernement réplique en emprisonnant 3000 grévistes de la CNT, et décrète la loi martiale. Mais grâce à la détermination des travailleurs, un accord favorable aboutit néanmoins à la mi-mars : l'entreprise accepte de réintégrer tous les ouvriers avec augmentation de salaire et accorde la journée de 8 heures ; les prisonniers pour fait de grève doivent être libérés. Un meeting réunit plus de 20 000 personnes : les dirigeants de la CNT libérés (dont Salvador SEGUI) prennent la parole. La fin de la grève est proclamée. Mais devant le refus des militaires de libérer une vingtaine de militants encore détenus, elle repart de plus belle le 24 mars 1919 et se termine le 14 avril par la victoire des grévistes.

 

 

fil chouette

 

journal "Parole Nostre" n5

En-tête du numéro 5 d'août 1925

Le 8 février 1925, à Rome (Italie), sortie du premier numéro du journal "Parole nostre" (Notre parole), Feuille mensuelle de petite propagande libertaire. Le gérant et rédacteur responsable est Francesco Porcelli. Huit numéros sortiront jusqu'en décembre 1925.

 

 

fil chouette


journal "Seme Anarchico" n6 de 1962

En-tête du numéro 6 (An. XII) de juin 1962

En février 1951, à Turin (Italie), sortie du premier numéro du mensuel "Seme Anarchico" (La Graine Anarchiste) journal italien de propagande et d'émancipation sociale. Au bon soin de la "Fédération Anarchiste Italienne". Le journal crée par Italo GARINEI et Dante ARMANETTI, paraîtra jusqu'en mars 1968. Le titre sera repris en 1980.