solstice d'été

Solstice d'été

Ephéméride Anarchiste

21 juin


 

Le 21 juin 1864, naissance d'Emile LOUVIGNY, à Sugny (Belgique).
Militant socialiste puis anarchiste.
Installé dans les Ardennes françaises, il adhère d'abord au cercle socialiste "L'Etincelle de Charleville" avant de rejoindre le groupe anarchiste des "Sans-patrie". Inquiété par la police pour ses activités militantes il est finalement expulsé en mars 1894 vers la Belgique, où il poursuivra son militantisme. A Bruxelles en 1906, il participe à la création d'un journal anarchiste "Jean Misère".

 

 

carte postale des obsèques d'Henri Cler ° Cler Henri

Carte postale : les Obsèques de l'Ebéniste Henri Cler et photo anthorpométrique


Le 21 juin 1910, mort d'Henri CLER dit Biffin à l'hôpital St-Antoine à Paris.
Militant anarchiste et victime policière.
Il est né le 21 septembre 1862, dans le quartier ouvrier du faubourg St-Antoine à Paris.
Ouvrier ébéniste dans l'ameublement, il se marie avec Rose Buchfinck une giletière, avec qui il aura deux fils (nés en 1887 et 1890). Militant anarchiste, il se présente en septembre 1889 aux élections législatives comme candidat anarchiste abstentionniste, il n'obtient (logiquement) aucun suffrage. En avril 1891, il tente de créer un atelier coopératif avec une dizaine de compagnons. Le local qu'il loue à son nom pour l'occasion servira aussi un temps de bureau de rédaction au "Le Père Peinard", mais faute de moyen suffisant pour payer le terme (loyer), il opérera avec une trentaine de compagnons un déménagement mouvementé "à la cloche de bois"; la concierge malmenée déposera une plainte contre lui.
Fiché par la police comme activiste anarchiste, il est également soupçonné d'avoir hébergé Théodule Meunier (alors activement recherché). Après le vote des premières lois scélérates, Cler est arrêté une première fois en avril 1894. Relâché le 8 mai 1894, il est à nouveau arrêté début juillet, mais obtient finalement un non-lieu le 14 juin 1895.
Adepte des déménagements "à la cloche de bois" pour éviter de payer le terme de son logement, il est condamné en juillet 1897 à 15 jours de prison. En juin 1898, il devient le gérant de la deuxième série du journal de la corporation des ouvriers de l'ameublement du faubourg St-Antoine "Le Pot à Colle", ce qui lui vaudra d'être poursuivi par la justice le 25 octobre 1899 et le 2 février 1900 et d'être condamné à trois mois de prison pour injures et diffamation envers un patron de l'ameublement.
En 1907, Henri Cler est radié de la liste des anarchistes à surveiller, mais il n'en poursuit pas moins un militantisme syndical. Au début du mois de mai 1910, une grève éclate chez un fabricant de meubles du faubourg, pour exiger le départ d'un contremaître honni. Le 13 juin 1910, Henri Cler qui soutient activement les grévistes, est mêlé aux échauffourées avec la police, il reçoit alors de violents coups sur la tête. Transporté à l'hôpital Saint-Antoine, il y décédera le 21 juin.
A l'annonce de sa mort l'agitation sociale est à son comble, toutes les sections syndicales qui dénoncent cet assassinat appellent à participer aux obsèques.
Le dimanche 26 juin, lors de ses obsèques un cortège partant du faubourg se met en branle, composé de plusieurs dizaines de milliers de personnes parmi lesquelles flottent les bannières des fédérations, des drapeaux rouges et des noirs. Il doit rejoindre le cimetière de Pantin mais tout le long du trajet des policiers sont pris à partie, l'un d'eux sera même poignardé et des coups de feu tirés. La sortie du cimetière se termine en véritable émeute, quarante et un policiers sont plus ou moins sérieusement blessés et une centaine de manifestants reçoivent des coups de sabres ou sont piétinés par les chevaux des cuirassiers.
Treize manifestants seront arrêtés et cinq feront l'objet de condamnations dont Edouard Ricordeau du syndicat des terrassiers.

 

 

Edouard Abramowski

Edouard Abramowski

Le 21 juin 1918, mort d'Edouard ABRAMOWSKI, connu également sous le nom L.A. CZAJKOSZKI.
Militant coopératiste et libertaire polonais.
Il est né le 17 août 1868. Critique du marxisme, il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont "Le Socialisme d'Etat"(1904).
Partisan d'un coopérativisme social et libertaire, il a également écrit "Le Coopérativisme comme moyen d'émancipation de la classe ouvrière", "Idées sociales du coopérativisme", etc.
Mais son champ d'action ne s'arrête pas là, il est aussi connu pour ses travaux sur la psychologie de l'intuition.

 

Agustin Remiro

Agustin Remiro

Le 21 juin 1942, mort d'Agustin REMIRO MANERO.
Combattant anarchiste espagnol.
Il est né le 28 août 1904 à Epila (Aragon). Engagé dans la colonne Durruti en juillet 1936, il en devient "chef" de centurie. Après la militarisation contre révolutionnaire des milices, il est affecté à la 25 éme division où il devient commandant d'un bataillon de mitrailleuses (composé en grande partie d'anarchistes aragonais). En 1939, les républicains sont vaincus par les fascistes, il est interné comme des milliers d'autres réfugiés dans les camps du sud de la France.
Mais décidé à poursuivre la lutte, il retourne en Espagne où il est arrêté, condamné à mort et assassiné lors d'une tentative d'évasion de la prison Porlier à Madrid.

 

 

Joan-Pau Verdier

Joan-Pau Verdier

Le 21 juin 2020, mort de Joan-Pau VERDIER à Brive-la-Gaillarde (Corrèze).
Chanteur-compositeur-interprète occitan et libertaire.
Il est né le 1er février 1947 à Périgueux. Entre 1969 et 1975, il a participé aux activités de la Fédération anarchiste-communiste d'Occitanie (FACO) et à son journal "Occitanie Libertaire - Occitania Libertaria" avec entre autre Guy Malouvier et Gérard Bodinier. Figure majeure du renouveau de la chanson occitane il sort un premier disque en 1973 et participe au groupe périgourdin "Peiraguda". Il a enregistré un total de 17 albums. Outre ses propres compositions, il a traduit et chanté Léo Ferré en occitan dont le célèbre "ni diu ni mestre" (ni dieu ni maître). A noter qui était également l'animateur d'une émission en langue d'Oc (durant plus de 20 ans) sur France Bleu Périgord.
A retrouver sur son site ici.
Dans l'album "Tabou-le-Chat" : Je suis un cri.

"Je suis un cri gueulé dans vos silences
Je suis un cri sur un riff qui balance
je suis un cri dans les soleils d'aurore
mon train de nuit d'arrête à Maldoror
Je suis Mandrin Ravachol et Cartouche
Je suis Pierrot le Fou et Standing-Bull
Zarathoustra et l'idiot du village
Je suis malheureux sous les bombes au napalm
Karl Bakounine vers l'espoir-camarade
Je suis un chat perché sur vos étoiles ...
"

 



 

 

Le 21 juin 1852, naissance à Ravenne de Maria Luisa MINGUZZI

 

 

fil

 

ravachol enchaîné ° montbrison assises de la loire

Photo de Ravachol enchaîné et Carte postale avec la légende suivante :
Montbrison - Salle des Assises où Ravachol a été condamné à mort

Le 21 juin 1892, à Montbrison, Ravachol repasse (deux mois après avoir été condamné par les assises de la Seine) devant la justice, les assises de la Loire jugent cette fois l'assassinat d'un vieil ermite à Chambles (près de St-Etienne) commis le 18 juin 1891. Deux autres crimes lui seront également imputés, qu'il nie avec énergie. Mais cette fois il n'échappe pas à la peine de mort. Il sera guillotiné le 11 juillet 1892.
Béala et Mariette Soubère, jugés pour complicité seront acquittés.

 

 

 

fil yeux

 

Le 21 juin 1914, Errico Malatesta, bien que recherché par la police après la "Settimana rossa" (Semaine rouge) parvient à fuir l'Italie. Un temps à Genève, il collabore au journal de Luigi Bertoni "Le Réveil - Il Risveglio". Il rejoint ensuite Londres où il publiera durant la guerre la revue "Liberta" pour répondre aux interventionnistes du "manifeste des 16".

 

 

 fil chouette

 

revue "Generacion Consciente" n° 1

En-tête du premier numéro - juin 1923

revue generacion consciente

Couverture du numéro de septembre 1927 (doc. Cira de Lausanne)

En juin 1923, à Alcoy (Pays Valencien), sortie du premier numéro de la revue "Generación Consciente". Editée de juin 1925 à 1928 à Valencia, elle change ensuite son titre en "Estudios" et poursuivra sa publication jusqu'en 1937 avec un tirage de soixante mille exemplaires. Revue éclectique, naturiste et libertaire, les principaux thèmes abordés sont: le nudisme, la médecine intégrale, l'amour libre et l'éducation sexuelle, l'hygiène et l'alimentation naturelle, la pédagogie rationnelle, l'art, etc. Elle aura une influence décisive sur la classe ouvrière espagnole en contribuant à faire évoluer radicalement les mentalités et comptera de nombreux collaborateurs comme les docteurs anarchistes Isaac Puente et Félix Martí Ibañez.
Le responsable de la revue est José Juan Pastor, il sera, en 1928, membre du comité fondateur de la "Ligue pour la réforme sexuelle".

 

fil chouette

 

journal "Dielo Truda" n1 1925

En-tête du premier numéro de juin 1925 à Paris

journal "Dielo Truda" n2 1925

En-tête du deuxième numéro toujours en juin 1925 à Paris

journal "Dielo Truda" n56-57 1930 à Chicago

En-tête du numéro double 56-57 de mai-juin 1930 à Chicago

journal "Dielo Truda" n99 1930 à New York

En-tête du numéro 99 de septembre-novembre 1937 à New York

En juin 1925, à Paris, sortie du premier numéro du mensuel "Dielo Trouda" (La Cause du travail ) d'abord sous-titré : Organe des travailleurs sans propriété. Il représente le groupe des anarchistes russes et polonais de Paris. Il est publié par Piotr Archinov et Nestor Makhno, avec la collaboration de nombreux anarchistes russes exilés en France comme Ida Mett, Nicolas Lazarévitch, Marie Goldsmith, Grigori Maximov, Valesvsky et Linsky, qui ont pris une part active à la Révolution russe ou dans l'Armée révolutionnaire insurrectionnelle d'Ukraine. Après leur échec, face aux bolcheviques, ils remettent en cause le mode d'organisation anarchiste et publieront en 1926 (en russe) dans ce journal, la "Plate-forme d'organisation de l'Union Générale des Anarchistes" (dont Archinov est le principal artisan). Elle sera source de polémiques et le débats, qui ne touchaient initialement que les militants russes, mais qui prendront rapidement une ampleur internationale.
Le mouvement libertaire se partagera dorénavant entre partisans de la Plateforme et à l'opposé, des anarchistes comme Sébastien Faure et Voline, qui la rejetteront y voyant une tentative de "bolchevisation" (autoritaire) de l'anarchisme. Ils y opposeront l'idée de "Synthèse" de l'anarchisme.
A noter que c'est l'anarchiste français Séverin Ferandel qui engagera sa responsabilité pour apporter la caution officielle au journal, opération nécessaire pour pouvoir éditer un journal étranger en France.
En 1930, la pression de Moscou et des autorités françaises, qui explusent les militants, conduit l'équipe du journal à quitter Paris pour Chicago où il continuera à être publié (à partir de mai 1930) avec Grigori Maximov comme directeur, puis à New York en 1937, où il sera publié juqu'au numéro 107 (1939). Il portera alors le sous-titre : Organe de la Fédération des organisations de travailleurs russes des Etats Unis et du Canada. Il deviendra rapidement le plus important journal des émigrés russes, d'opinion anarcho-syndicaliste, il restait cependant ouvert aux autres tendances de l'anarchisme, restant fidéle à la tradition établie par le "Burevestnik" de Paris et le "Golos Truda" de New York publié entre 1905 et 1917. Exemplaires de "Dielo Trouda" numérisés ici.
Le journal fusionnera ensuite avec un autre périodique anarcho-syndicaliste "Proboujdenie" (de Détroit 1927-1939) pour devenir "Dielo Trouda-Probuzhdenie".
Maximov en assumera la publication jusqu'à sa mort, en 1950