Couverture de la revue espérantiste "Internacia Socia Revuo" d'avril 1907
Dessin de Jossot : La laboro estas la libereco (Le travail c'est la liberté)
Ephéméride Anarchiste
18 avril
Joseph Labadie
Le 18 avril 1850, naissance
de Joseph (dit Jo) A. LABADIE, à Paw (Michigan) USA.
Militant ouvrier américain, écrivain et poète
anarchiste individualiste.
Descendant d'une famille huguenote française et d'une
mère indienne. A l'âge de 17 ans il parcourt le pays,
puis se fixe à Detroit où il travaille au journal "The
Detroit Post and tribune". En 1877, il adhère au "Socialist
Labor Party" puis en 1878 à l'organisation "Les Chevaliers du
travail", mais c'est en 1883, influencé par
Josiah Warren,
Benjamin Tucker, mais aussi
Proudhon, qu'il devient un militant de
l'individualisme anarchiste, partisan de l'associationnisme
volontaire. En 1887, il rend visite aux prisonniers de
"Haymarket" victimes de
l'hystérie anti-anarchiste. En 1888, il démissionne des
"Chevaliers du travail", pour fonder la "Michigan Federation of
Labor". En 1894, il crée plusieurs clubs de discussions sur
l'anarchisme et organise les meetings d'Emma
Goldman. Orateur, journaliste, pamphlétaire, mais aussi
poète, qui imprimait lui-même sa poésie (The
Labadie Booklets) à défaut d'éditeur.
Outre de nombreux textes, il est l'auteur de la brochure:
"l'anarchisme ce qu'il est et ce qu'il n'est pas."
Extrait:"L'anarchisme est une philosophie
pratique et ne vise pas à l'impossible. Ce que veut
l'anarchisme, c'est de rendre le principe de l'égale
liberté accessible à tout humain. Sous ce
régime, la majorité n'a pas plus de droits que la
minorité, la multitude pas plus de droits qu'une seule
unité humaine.(...) L'anarchisme affirme que la liberté
dans toutes les sphères de la vie est encore le meilleur moyen
d'amener l'espèce humaine à un niveau d'existence plus
heureux."
Jo Labadie,"the gentle anarchist" (le doux anarchiste)
s'est éteint à l'age de 83 ans, le 7 octobre 1933,
après avoir remis, quelques années plus tôt, sa
bibliothèque à l'Université du Michigan sous la
vigilence d'Agnès Inglis.
Alexander Granach
Le 18 avril 1890, naissance
d'Alexander GRANACH (Jessaja Szajka Gronach, de son véritable
nom) à Werbowitz, en Galicie autrichienne (aujourd'hui
Verbkovice en Pologne).
Comédien et acteur, sympathisant libertaire.
Il naît dans une famille juive. Après un apprentissage
de boulanger, il fréquente des étudiants
révolutionnaires juifs russes et découvre le
théâtre Yiddish. En 1906, il arrive à Berlin
où il travaille comme boulanger et se joint à une
troupe de théâtre amateur. En 1909 il suit les cours de
l'école de théâtre du célèbre Max
Reinhardt et commence une carrière de comédien en
jouant "Hamlet" de Shakespeare. Durant le premier conflit mondial, il
est mobilisé dans l'armée austro-hongroise. De retour
en Allemagne, il commence dès 1920, à Berlin, une
grande carrière d'acteur de cinéma en tournant dans
"Nosfératu" de F.W. Murnau (1921), puis dans "La
tragédie de la mine" de G.W. Pabst (1931). Carrière
qu'il poursuivra ensuite aux USA dans "Ninotchka" de Ernst Lubitsch
(1939) puis dans "Pour qui sonne le Glas" de Sam Wood (1943), qui
sera l'un de ses derniers films.
Succès qui ne le détournera pas de sa sympathie pour le
mouvement libertaire; en 1927, il n'hésitera pas à
donner de l'argent aux anarchistes espagnols
Durruti et
Francisco Ascaso, pour leur permettre de
trouver refuge en Belgique. Il tient également le rôle
principal dans la pièce de théâtre
"Staatsraison"(Raison d'Etat) écrite par son ami
Erich Mühsam. Cette pièce
est un vibrant hommage en faveur de
Sacco et
Vanzetti en même temps qu'une
dénonciation de la machine judiciaire américaine.
En 1933, il fuit les persécutions antisémites du
régime hitlérien et pense trouver refuge en Union
Soviétique où il retrouve quelques amis
révolutionnaires. Mais, en 1936, il est victime des purges
staliniennes et emprisonné. Libéré, il quitte le
pays pour la Suisse d'où il émigrera en 1939 aux
Etats-Unis où il poursuivra une seconde carrière
à Hollywood. Il figure au générique de plus
d'une cinquantaine de films et participera en particulier à
plusieurs films anti-nazis.
Il meurt à New York le 14 mars 1945, lors d'une intervention
chirurgicale.
Fragment de l'en-tête de ce journal
Le 18 avril 1886, à Barcelone (Catalogne), sortie du premier numéro du bimensuel Communiste Anarchiste "La Justicia Humana". Ce journal édité par Emilio Hugas et Martí Borràs (partisan de la propagande par le fait, qui s'est suicidé en prison, le 9 mai 1894, à Barcelone), serait le premier journal se proclamant du communisme anarchiste en Espagne. Huit numéros sortiront jusqu'au 25 novembre 1886.
Epigraphe : "La resistencia à la opresion y a la tirania, es el primer deber del hombre y también el primer derecho que concede la Naturaleza. Sin este derecho los demás son ociosos y ridículos porque carecen de garantia." (La résistance à l'oppression et a la tyrannie, est le premier devoir de l'homme et aussi le premier droit que lui donne la Nature. Sans ce droit les autres sont oiseux et ridicules parce qu'ils sont dépouvus de valeur.)
En-tête de cet unique numéro annonce.
En 1890, à Troyes
(Aude, France), sortie de cet unique numéro du
"Niveleur" Organe communiste-anarchiste,
qui annonce un hebdomadaire qui ne verra jamais le jour. Cette
initiative est due au groupe communiste-anarchiste "Les Niveleurs
Troyens" qui font par là référence à
Gerrard Winstanley et à la révolution anglaise.
"Nous sommes partisans de l'autonomie
personnelle, partisans de la liberté pleine et entière
de l'individu, mais nous savons aussi que cette liberté, cette
autonomie, ne peuvent être complètes et avoir leur
entier effet que dans le groupement des forces individuelles, c'est
pour cela que nous nous déclarons Communistes."
" Luttant pour tous, nous comptons sur l'appui moral et
matériel de tous ceux qui ont à coeur le triomphe de la
liberté. Vive l'Egalité sociale!
"
En-tête du premier numéro d'avril 1905
En avril 1905, à Paris, sortie du premier numéro du journal "Listok Grupy Beznatchalie" (Feuille du groupe Sans autorité - Anarchie ou Acratie), publié par Nicolas Romanov (un homonyme du tsar) dit Bidbei, avec deux autres camarades d'exil, Ekaterina Litvina et Mikhail Souchtchinski. Malgré le décort bucolique de l'en-tête, cette publication prône en fait la terreur révolutionnaire chère à Netchaev. Un autre numéro (double) 2-3 paraîtra encore en juin-juillet 1905, y donnant des instructions accompagnées de dessins concernant la fabrication de bombes.
Le groupe de Paris était en lien direct avec un autre groupe basé à St-Petersbourg d'Anarkhisti-Obchtchinniki (Anarchistes-Communistes) qui éditaient de nombreux textes incendiaires dont certain seront reproduit dans les numéros du journal parisien.
En décembre 1905, Bidbei retrounera à St-Petersbourg où il prendra la tête du groupe russe. Groupe qui après avoir commis deux attentats sera démantelé en 1906 par la police, qui y avait infiltré un mouchard.
In le premier numéro : "Vive la fédération des communes et des villes libres ! Vive l'anarchie (beznatchalie) ! "
Publication des Anarchistes-Communistes de St-Petersbourg en 1905.
Brochure de T. Rostovtsev "Pour toute la terre pour toute la liberté"
L'illustration montre des paysans armés de fourches et de faux qui viennent de brûler le château et l'église du village.
Ils arborent une bannière sur laquelle est écrit :
Pour la terre et la liberté, pour l'avenir anarchiste.