solidarity

"Solidarity" dessin de Clifford Harper

 

Ephéméride Anarchiste

 8 août

 

Le 8 août (8 mars pour la police) 1886, naissance d'Emile AUBIN dit Marat, à Paris.
Militant anarchiste et propagandiste antimilitariste.
Matelot sans spécialité à bord du cuirassé "Vérité", il est arrêté en juillet 1908 à l'occasion d'une visite du président français en mer Baltique. Une perquisition révèle qu'il est, sous le pseudonyme de Marat, l'auteur de chansons révolutionnaires.
Envoyé dans un bataillon disciplinaire, il est libéré en 1910. Il fonde alors le "Groupe des libérés des bagnes militaires" qui édite l'affiche "Galonnés assassins". Puis il devient permanent du syndicat des électriciens. Le 1er octobre 1910, il prononce à Lagny un discours qui lui vaut d'être condamné pour "antimilitarisme et outrages à Chef d'Etat", à 18 mois de prison. Le jugement est finalement cassé et il s'en tire avec 6 mois de prison. En 1912, il crée "Le Cri du soldat" qui proclame dans son numéro un :
"Notre but, c'est de semer dans les masses populaires la haine de l'armée..."
En août 1913, il participe à un congrès anarchiste à Paris et prend part à la rédaction du "Libertaire" mais en 1915, il répond à son ordre de mobilisation. Dans les années trente, il travaille à la Mairie de Drancy, où exerce sa solidarité envers les anarchistes.

 

Michel Zévaco

Michel Zévaco

Le 8 août 1918, mort de Michel ZEVACO, à Eaubonne (Seine-et-Oise).
Romancier, socialiste révolutionnaire puis anarchiste et anticlérical.
Il est né le 1er février 1860 à Ajaccio (Corse). Après de brillantes études, il est nommé professeur au collège de Vienne (Isère) en 1881, mais il en démissionne pour s'engager pour cinq ans dans l'armée. En 1889, il devient un collaborateur de Jules Roques et de son journal "l'Egalité" autour duquel se crée une "Ligue socialiste-révolutionnaire".
En 1890, il apporte son aide aux ouvriers en participant à la création de plusieurs Chambres syndicales, ce qui l'amène à côtoyer les groupes anarchistes de la capitale. Condamné une première fois en avril 1890 à quatre mois de prison pour délit de presse, il publie, le 27 mars 1892, un hebdomadaire anarchiste "Le Gueux" et fait, un mois plus tard, un éloge de Pini et de Ravachol, ce qui lui vaut une nouvelle condamnation à 6 mois de prison et 1500 F d'amende.
Par la suite il collabore au journal "Le Libertaire" de Sébastien Faure, ainsi qu'au journal anarchiste "La Renaissance". En 1898, il dirige "l'Anticlérical" (organe de la Ligue anticléricale de France), et soutien Dreyfus. A partir de 1900, il commence à publier sous la forme de feuilletons, dans plusieurs quotidiens, ses romans de cape et d'épée qui auront un succès populaire comme "Le Chevalier de Pardaillan".

 

 

Lizzie Holmes

Lizzie Holmes

Le 8 août 1926, mort d'Elizabeth HOLMES, dite Lizzie, à Santa-Fé (Nouveau Mexique). Journaliste et militante anarchiste américaine.
Née Elizabeth SWANK, en 1850. D'abord socialiste et journaliste à la "Radical Review", elle rejoint ensuite le mouvement anarchiste et collabore abondamment à sa presse. Avec son compagnon William H. Holmes, ils se lient avec le couple formé par Albert et Lucy Parsons (qui sera détruit par la répression anti-anarchiste) et c'est avec Lucy qu'elle milite pour le mouvement des "Huit heures" et pour inciter les femmes à rentrer dans les syndicats. Membre de "l'Associated Labor Press", elle devient en 1886, la co-rédactrice du journal "The Alarm" de Chicago et collaborera ensuite au journal "Freedom" de Lucy, en 1890.

 

Le 8 août 1879, naissance d'Emiliano ZAPATA.

 


 


Le 8 août 1870, à Marseille, face à la situation désastreuse du pays, un mouvement insurrectionnel, avec à sa tête le radical Gaston Crémieux, tente en vain de proclamer la République et d'instaurer une Commune révolutionnaire. Mais le mouvement est rapidement maté et Crémieux est arrêté le lendemain et déféré devant un conseil de guerre. Il faudra attendre le 23 mars 1871 pour qu'une véritable Commune révolutionaire soit effective.

 

 

 

fil yeux

 

 

Le 8 août 1890, à Grenoble, devant la Cour d'assises de l'Isère, commence le procès des événements liés aux violences du 1er mai à Vienne (Isère). Il y a trois catégories de prévenus : ceux qui comme Eugène Tennevin ont à répondre d'excitation à la violence lors du meeting de la veille du premier mai (n'étant plus là le jour de la manifestation), Louise Michel ayant bénéficié d'un non-lieu.
Ceux qui comme Pierre Martin et Jean-Pierre Buisson ont à répondre des mêmes "crimes et délits" plus ceux de participation aux pillages. Et ceux poursuivis seulement pour leur participation aux pillages, soit sept compagnons : Cellard, Huguet (16 ans), Piollat, Lombard, Garnier, Genest et Benoît Chatain et huit femmes, parmi lesquelles: Louise Gagelin, Tavernier, Marie Béala.
Le procureur s'attache à demontrer que les quinze derniers prévenus ne sont que "d'inconscientes victimes des théories subversives des meneurs anarchistes". Le 11 août, devant un public très nombreux venu assister à la dernière audience, le verdict tombe. Seuls sont lourdement condamnés : Pierre Martin à cinq ans de prison et dix ans d'interdiction de séjour ; Eugène Tennevin à deux ans de prison et cinq ans d'interdiction, et Jean-Pierre Buisson à un an de prison et cinq ans d'interdiction. Martin a, en outre, 200 francs d'amende à régler, et tous trois sont condamnés solidairement à payer les frais du procès.
Pierre Martin : "que la conscience de messieurs les jurés soit aussi tranquille que la mienne."
A l'issue du procès, un grand meeting organisé par les groupes anarchistes de Grenoble rassemblera deux mille personnes, les orateurs y exposeront les idées anarchistes et exprimeront leur solidarité avec les prévenus et leur famille, la compagne de Pierre Martin y interviendra.
"Quoiqu'on fasse (...) malgré la prison, malgré le bagne, on n'empêchera (pas) les cris de révolte et d'humanité lancés en Cour d'assises par les Martin, Tennevin et Buisson, de retentir aux oreilles des malheureux, qui ne peuvent avoir l'assurance du lendemain."

 

fil chouette

 

journal "Croce di Savoia"

En-tête de ce premier numéro (numéroté 3)

Le 8 août 1891, à Genève (Suisse), sortie du premier numéro de "La Croce di Savoia" (La Croix de Savoie). S'il porte le numéro 3 c'est pour marquer la continuité avec le journal "Pensiero e Dinamite". Quatre numéros de cette publication en langue italienne sortiront durant ce mois d'août 1891. Dirigé par l'anarchiste italien Paolo Schicchi, celui-ci se livre dans ses colonnes à une violente attaque contre la "Maison de Savoie" et contre "les papes de l'anarchisme"(Malatesta, Merlino, Cipriani et Gori) qu'il tient responsables d'avoir manqué le mouvement insurrectionnel de mai et la faiblesse du mouvement face à la répression. Ses positions vont donner naissance en Italie à une division du mouvement, d'un côté les pro-premier-mai et de l'autre les anti-premier-mai, ces derniers contestant avec succès la tentative de création d'un "Parti Anarchiste" à Capolago, le 6 janvier 1891.
Paolo Schicci, sera expulsé de Suisse le 11 septembre, mais la polémique se poursuivra dans le journal "El Porvenir Anarquista" publié à Barcelone.

 

 

 fil bombe

 



L'attentat d'Angiolillo contre Cánovas

Le 8 août 1897, à Santa Agueda, station thermale près de San Sebastián (Pays Basque), l'anarchiste italien Michele ANGIOLILLO tue à coup de revolver le président du Conseil Espagnol Antonio Cánovas del Castillo, puis se laisse arrêter.
A-t-il agi pour venger les compagnons anarchistes torturés et exécutés le 4 mai à Montjuich (Barcelone) ou pour protester contre la guerre coloniale que l'Espagne mène à Cuba ? Peut-être les deux à la fois. Après un procès sommaire, le 14 et 15 août, il est exécuté au garrot vil, le 20 août 1897, dans la prison de Vergara (Guipùzcoa).

 

 

fil chouette

 

journal "La Verdad"

En-tête du premier numéro (d'après doc. IISG Amsterdam)

Le 8 août 1897, à Montevideo (Uruguay), sortie du premier numéro du journal "La Verdad" (La Vérité), publication anarchiste mensuelle, mais qui précise sortir quand elle le peut et par souscription volontaire. Au moins 7 numéros sont parus jusqu'au mois de mai 1898.
Epigraphe de Pierre Kropotkine : "No puede existir libertad en una sociedad dividida en amos y esclavos." (Il ne peut y avoir de liberté dans une société divisée en maîtres et esclaves.)
et de Destutt De Tracy : "Los gobiernos son ùlceras que es necesario extirpar." (Les gouvernements sont des ulcères qui doivent être retirés.)

 

 

fil chouette

 

revue uruguayenne ahora

Couverture de ce numéro cinq d'août 1924 (doc. Cira de Lausanne)

En août 1924, à Montevideo (Uruguay) sortie du numéro cinq de la revue "Ahora" (Maintenant). Publication libertaire mensuelle (1er numéro en avril 1924?) de Critique, Sociologie, Littérature et Science, éditée par le Centre d'Etudes Sociales "Reformarse es Vivir" (Se réformer c'est Vivre), neuf numéros connus.
A noter dans ce numéro cinq, un article de l'anarchiste belge G. Thonar "Lo que quieren los anarquistas" (Ce que veulent les anarchistes).