buste ferrer

Ferrer au moment de son exécution, soutenu par sa fille Trinidad

Sculpture d'Emile Derré

 Ephéméride Anarchiste

22 octobre

 

Emile Derré

Emile Derré

Le 22 octobre 1867, naissance d'Emile DERRÉ à Paris.
Sculpteur et sympathisant anarchiste.
Artiste engagé pour un "art fraternel et largement humain", il entretenait une relation épistolaire avec Jean Grave. C'est à lui que l'on doit la statue en bronze de Charles Fourier, inaugurée le 4 juin 1899 (elle sera fondue par les nazis). En 1905 il réalise le buste de Louise Michel qui ornera sa tombe. Un an plus tard, il crée pour le Salon des Artistes Français "le Chapiteau des Baisers" initialement appelé "Rêve pour une maison du Peuple", les effigies de Louise Michel, Elisée Reclus, et Auguste Blanqui y sont reconnaissables. Ce chapiteau installé au Jardin du Luxembourg, à Paris, en sera retiré par Mitterand en 1984, puis abandonné dans la cour de la manufacture des Gobelins. Ce n'est qu'à la fin des années 1990 qu'il sera restauré et installé sur la place de la mairie à Roubaix (Nord).
Cette même année 1906, Emile Derré présente aussi une statue en bronze de Louise Michel accompagnant une élève, qui est aujourd'hui dans un jardin public à Levallois-Perret. En 1908, il sculpte un buste d'Emile Zola (réalisé, ironie de l'histoire, grâce à la fonte des cloches d'une église démolie en 1906); il est actuellement au collège Emile Zola de Suresnes. A signaler également un "Tronc aux filles mères" (disparu ?) ainsi qu'une fontaine en pierre dite des "Innocents" au pied de la Butte Montmartre.
Après l'exécution de Francisco Ferrer, il réalise deux oeuvres en son honneur : une érigée place Montmartre à Paris (disparue?) et un buste de Ferrer envoyé à Lisbonne. Après la première la Guerre mondiale sa statue monumentale intitulée "Réconciliation. Tu ne tueras pas" représentant l'etreinte d'un soldat français et d'un soldat allemand fait scandale au "Salon d'Automne" et entraine son retrait immédiat de cet oeuvre pacifiste.
En 1932, en collaboration avec l'architecte Théodore Petit, il décore la façade d'une maison au 8 rue Alphand à Paris, de sa sculpture "La chevelure étonnante de la femme" puis celle du 276 Bd Raspail représentant les trois étapes de la vie. A voir également la maison 40 rue Poussin (16e).
Profondément marqué par les horreurs de la première guerre mondiale il met fin à ses jours en 1938 à la veille d'un nouveau conflit.

 

Georges Brassens ° georges brassens

Georges Brassens

Le 22 octobre 1921, naissance de Georges BRASSENS, à Sète.
Militant anarchiste, poète et chanteur-compositeur.
A l'âge de 18 ans, il se fixe à Paris, et travaille en usine. Durant la guerre, il est envoyé au S.T.O (travail obligatoire) en Allemagne. Après la libération, il milite à la "Fédération Anarchiste" et devient le gérant de leur librairie. Ses recueils de poésie ainsi que plusieurs romans sont publiés. En 1952, ce grand poète non-conformiste débute dans la chanson. Il enregistre ses premier disques et le succès est au rendez-vous.
Il ne tarde pas à s'imposer sur le devant de la scène (tout en restant en retrait du vedettariat). Son oeuvre poétique est très importante. Ses chansons comme "La mauvaise réputation", "La non-demande en mariage" ou encore "Les copains d'abord", ont fait le tour du monde.
Il soutient de nombreuses fois les anars en donnant des galas au bénéfice de la Fédération Anarchiste. On garde de lui l'image bonhomme d'un poète amoureux de la vie, avec sa pipe et sa guitare. Victime d'un cancer, il meurt à Sète le 29 octobre 1981.

Georges Brassens déclarait: " Je suis anarchiste au point de toujours traverser dans les clous afin de n'avoir pas à discuter avec la maréchaussée."

"Mort aux vaches, mort aux lois, vive l'anarchie"

In : Hécatombe.

 

 

René de Marmande

René de Marmande,
lors du meeting des grévistes à Méru (Oise)

Le 22 octobre 1949, mort de Marie Constant Emmanuel de RORTHAY de St-HILAIRE (dit René de MARMANDE) à la Chapelle-Forainvillers (Eure-et-Loir).
Militant et propagandiste anarchiste et antimilitariste.
Il est né le 1er janvier 1875 à Vannes, dans une famille de la petite noblesse vendéenne, son père était alors préfet du Morbihan. Il commence à militer à Paris sous le pseudonyme de René de Marmande, dans la mouvance anarchiste. En 1906, il est nommé trésorier de "Liberté d'opinion" un comité d'aide aux prisonniers politiques, qui comptait aussi dans ses rangs des militants comme Charles Desplanques, Alphonse Merrheim, Émile Janvion, Paul Delesalle, Auguste Garnery, etc. En août 1907, il est avec Benoît Broutchoux, Henri Beylie, Amédée Dunois et Pierre Monatte, un des délégués français au "Congrès Anarchiste International" ainsi qu'au "Congrès Antimilitariste International" qui se tiennent à Amsterdam. A cette occasion il rencontrera Emma Goldman qui tracera un portait vivant de lui : "René de Marmande, révolutionnaire et véritable bohème, jovial, plein d’esprit, avec un sens aigu de l’humour".
En octobre 1907, il co-fonda avec Jean Grave, Marc Pierrot, Charles Benoît et le hollandais Christian Cornelissen, un groupe anarchiste qui se réunissait dans les bureaux des "Temps Nouveaux". En mai 1908, il participe à la création de la Fédération anarchiste, y représentant le courant pro-syndicaliste opposé à celui de Marceau Rimbault, mais cette organisation n'eut pas de suite. Après la répression des grèves de Draveil (sablières) en juillet 1908, il participe à la création du" Comité de Défense Sociale" (CDS) pour soutenir les inculpés et s'implique également dans le soutien aux chauffeurs anarchistes, Albert Jacquart et Maurice Girard, persécutés par la police et la justice.
En avril 1909, René de Marmande, qui collaborait au journal "La Guerre Sociale" et militait au groupe anarchiste de Paris-Ternes, est un des cofondateurs de la "Fédération Révolutionnaire" (FR) avec Maurice Violette, Gaston Delpech, Lucien Belin et François Cuisse. Le congrès constitutif de cette organisation se déroule les 4, 11 et 19 avril 1909 dans les locaux de Maisons des Fédérations (CGT), au 33, rue de la Grange-aux-Belles. Mais avant la dernière scéance, il partira avec Violette et Delpech pour intervenir le 18 avril comme orateurs au meeting de la grève des boutonniers à Méru (Oise), meeting qui sera interrompu par une charge de la gendarmerie.
Le 11 juin 1909, son domicile à Paris est perquisitionné dans le cadre de l’enquête sur la vague de sabotage contre les lignes télégraphiques et téléphoniques. Le 30 juillet 1909, il coorganise, avec la FR, une protestation contre la venue du tsar Nicolas II à Paris, et prend la parole au meeting rassemblant 2000 personnes au Tivoli-Vauxhall. En octobre 1909, il organise avec le CDS la campagne pour exiger la libération de Francisco Ferrer menaçé de mort en Espagne, et prend part aux deux manifestations de protestations après son exécution, les 13 et 17 octobre 1909.
De février à mai 1910, il sera membre du "Comité révolutionnaire antiparlementaire" qui coordonne une campagne abstentionniste pour les législatives. Lorsqu'éclate l'affaire Aernoult-Rousset, il est un des 16 signataires de l’affiche "A bas Biribi" (bagne militaire africain) imprimée par le CDS pour réclamer justice pour Emile Rousset. Les signataires sont alors poursuivis pour "provocation au meurtre et à la désobéissance", mais lors du procès les 4 et 5 juillet 1910, ils sont finalement acquittés. Mandaté par le CDS pour enquêter en Algérie, il en rapportera de nombreuses pièces constituant le gros du dossier pour la défense d'Emile Rousset. Critiqué au sein du CDS à propos de sa note de frais (jugée par certains excessive), il finit par démissionner du CDS et constitue aussitôt un "Comité Rousset", concurrent.
Inscrit au "Carnet B" des antimilitaristes, il est mobilisé en mars 1916 au 13e régiment d’artillerie, mais il est réformé pour myopie et recommence à militer dès mai 1917. Il fonde alors une revue hebdomadaire, "Les Nations". Proche du "Bonnet rouge" d'Almereyda et de La "Tranchée républicaine", "Les Nations", se situent alors à l’aile gauche de "l’Union sacrée". René de Marmande sera cité comme témoin au procès du journal "Le Bonnet rouge" en avril 1918. Son chemin s'éloigne alors des anarchistes. En 1921, il était membre de la section de Clamart du Parti communiste, mais son action y sera de courte durée. Il était également membre de "La Ligue des Droits de l’Homme" et, en 1922, secrétaire de rédaction du journal "L’Atelier", hebdomadaire des majoritaires de la CGT, dirigé par Léon Jouhaux. Il évoluera ensuite vers l'anticommunisme, ce qui l'amènera, durant la guerre, à écrire dans la presse collaborationniste.


 

Le 22 octobre 1894, mort de Léon LEAUTHIER

 

fil bombe 

 

 explosion au théâtre Bellecour de Lyon ° jeton du théâtre Bellecour de Lyon

L'explosion dans le restaurant du théâtre Bellecour (gravure) et jeton du théâtre.

Dans la nuit du 22 au 23 octobre 1882, à Lyon, une bombe explose au restaurant du Théâtre Bellecour, surnommé "L'Assommoir", et fréquenté par la bourgeoisie. Un employé meurt dans l'attentat.
L'anarchiste Antoine CYVOCT est soupçonné à tort (à cause d'un article paru dans le journal anarchiste lyonnais "Le Droit social"). Il sera condamné et envoyé au bagne, puis finalement amnistié en 1898.

 

 

 fil zig

 

Le 22 octobre 1851, à Paris, condamnation de Joseph DEJACQUE à deux ans de prison pour ses poèmes "Les Lazaréennes, fables et poésies socialistes", sous la triple inculpation "d'excitation au mépris du gouvernement de la République, d'excitation à la haine entre les citoyens et d'apologie de faits qualifiés crimes par la Loi".
Il ne subira pas entièrement cette condamnation, car libéré au lendemain du coup d'Etat de Bonaparte, il passera en Belgique puis trouvera réfuge à Londres.

Filles du droit, sylphides de mes songes
Egalité! Liberté! mes amours!
Ne serez-vous toujours que des mensonges!
Fraternité! nous fuiras-tu toujours!
Non, n'est-ce pas? mes déesses chéries;
Le jour approche où l'idéalité
Au vieux cadran de la réalité
Aura marqué l'heure des utopies!

(Extrait des "Lazaréennes" 

 

fil chouette

 

journal "Ravachol" de Sabadell

En-tête du premier numéro

Le 22 octobre 1892, sortie à Sabadell (Catalogne) du premier numéro du journal "Ravachol" Périodique anarchiste. Le directeur est Joaquim Pascual Soler, qui sera poursuivi et emprisonné, mais il parviendra à s'échapper de la prison. Ce journal qui porte le nom du célèbre anarchiste français mentionne que "Ce périodique sort quand il peut". Seul un second numéro verra le jour le 11 novembre 1892, rendant hommage aux martyrs de Chicago. Interdit, le journal reparaîtra sous le nom " El Eco de Ravachol".

 

 

fil chouette

 

journal "Le Libertaire" Belge n°1

En-tête du premier numéro (doc. Mundaneum, Mons, Belgique)

Le 22 octobre 1893, à Bruxelles (Belgique), sortie du premier numéro du bimensuel "Le Libertaire", Organe socialiste-révolutionnaire des groupes de St-Josse-ten-Noode (faubourg de Bruxelles). Deux épigrames : "Le patriotisme est le dernier refuge d'un coquin" d'A. Spies et "Notre ennemi c'est notre maître" de La Fontaine.
Il fait suite au journal "L'Antipatriote" publié également par Henri Willems. Ce dernier, ainsi que l'imprimeur Charles Herkelboeck, seront poursuivis en 1894 pour délit de presse, ce qui arrêtera la publication du journal.