Ephéméride Anarchiste 

1er février

 



Auguste Blanqui

Le 1er février 1805, naissance d'Auguste BLANQUI, à Puget-Théniers (Alpes Maritimes).
L'auteur du fameux "Ni Dieu, Ni maître" n'était pas anarchiste (bien qu'il fut pour la révolution sociale), et encore moins marxiste (bien qu'il ne dédaigna pas un certain autoritarisme).
Cet extraordinaire révolutionnaire occupe une place unique dans l'histoire des révolutions du 19e siècle.
Désirant ardemment l'instauration d'une république égalitaire et sociale, il devint un stratège de la prise de pouvoir et de l'insurrection. Organisateur de sociétés secrètes conspirant pour la chute des gouvernements, il sera de toutes les luttes, et de tous les combats : 1832, 1839 etc. Et s'il n'était pas là lors de la Commune de 1871, c'est bien contre son gré : il était une fois de plus incarcéré... "L'enfermé" passa 33 ans de sa vie (sur 76 ans) dans près de 30 prisons. Il vécut trois révolutions et cinq systèmes politiques différents.
Orateur de talent, il faisait trembler les possédants, mettant à nu toutes leurs ignominies. Il sera à l'origine d'une école de pensée le "blanquisme", sorte de communisme social hérité de celui de Babeuf, qui se fondra après sa mort le 1er janvier 1881, dans les différentes écoles du socialisme.
Ses funérailles le 5 janvier 1881 seront suivies par une foule immense.
Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont : "L'éternité par les astres" (1872), "Instructions pour une prise d'armes", "Critique sociale", etc.

 

 

Anteo Zamboni à 10 ans

Anteo Zamboni à l'âge de 10 ans

Le 1er février 1911, naissance à Bologne (Italie) d'Anteo ZAMBONI.
Jeune anarchiste antifasciste auteur d'un attentat manqué contre Mussolini.
Il est le fils de Mammolo Zamboni un typographe anarchiste. Après l'école primaire Anteo travaille à son tour comme apprenti typographe. Le 31 octobre 1926, à Bologne, au plus fort des célébrations de la révolution fasciste, Mussolini est la cible d'un coup de feu qui ne l'atteint pas. Le jeune Anteo âgé de quinze ans et demi, dénoncé comme étant le tireur est arrêté. Désarmé d'un pistolet, il est lynché par la foule et par les fascistes de l'escorte du Duce qui le poignardent à mort. Son cadavre est ensuite traîné dans les rues de la ville et laissé deux jours sans sépulture.
Mais les circonstances de l'attentat resteront troubles et l'entière cupabilité d'Andeo sujette à caution, il aurait en effet pu être l'instrument d'une fraction fasciste dissidente. Le dilemme sera réouvert après la guerre, lorsque le père Mammolo, après avoir soutenu pendant des années l'innocence absolue d'Anteo, dans un pamphlet publié en 1946 affirmera le caractère volontaire du geste tyrannicide de son fils.
Le gouvernement fasciste se servira de cette tentative d'attentat pour mener une politique de terreur contre tous les opposants et en profitera pour dissoudre les partis d'opposition, rétablir la peine de mort pour délit politique, etc.
Pierre Besnard écrira dans "l'Encyclopédie Anarchiste" : "Les violences, destructions, pillages et meurtres, qui avaient déjà suivi les attentats précédents, devinrent, cette fois, innombrables. Pendant une dizaine de jours, dans beaucoup de villes d'Italie, ce fut une véritable chasse à l'homme, avec des centaines de victimes; de nombreuses maisons particulières furent envahies et mises à sac (...)".
Son père Mammolo, sa mère Viola Tabarroni, son frères Lodovic et même sa tante Virginia Tabarroni, seront arrêtés et jugés par un tribunal spécial les 5, 6 et 7 septembre 1928. Le père et la tante connus pour leurs idées anarchistes seront condamnés pour "complicité de meurtre prémédité" à 30 ans de prison.
En 1932, l'avocat socialiste Roberto Vighi envoya à Mussolini un long mémoire pour leur défense, car ils ont été condamnés sans preuves et sous des accusations infondées. Dans le même temps son autre frère Assunto exilé en Suisse aurait subit des pressions de la police fasciste pour obtenir la libération de sa famille en échange d'une activité d'espionnage des exilés antifascistes.
Son père et la tante d'Anteo finiront par être graciés et libérés par le décret du 24 novembre 1932.
A noter qu'une rue de Bologne porte son nom : Mura Anteo Zamboni et une autre Via Anteo Zamboni à Ciampino (banlieue de Rome).
Un film italien de Gianfranco Mingozzi s'inspire de cet événement : "Gli ultimi tre giorni" (Les trois derniers jours), (1978) à voir ici.


 



Severino Di Giovanni

Le 1er février 1931, mort de Severino DI GIOVANNI (Né à Chieti, le 17 mars 1901) Italie.
Militant, propagandiste, et activiste anarchiste.
Typographe. Pour fuir le fascisme italien, il s'exile en Argentine, en 1923. A Buenos Aires, il devient membre du Cercle Anarchiste (Renzo Novatore). Il publie la revue "Culmine" qu'il imprime lui-même, et organise une manifestation pour exiger la libération de Sacco et Vanzetti. Lorsque ces derniers sont exécutés, le 23 août 1927, Di Giovanni passe à l'action violente, avec les frères SCARFO (Alejandro et Paulino); de nombreuses bombes visent plus particulièrement les intérêts nord-américains. Le 24 décembre 1927, la National City Bank saute. Le 23 mai 1928, c'est le tour du Consulat italien. Ces attentats feront des dizaines de victimes.
Ils pratiqueront aussi des "expropriations", technique apprise avec Durruti lors de son passage en Argentine. Cet engrenage de la violence sera condamné par les militants anarchistes de la FORA et du journal "La Protesta"et en particulier Diego Abad de Santillán. Severino tuera le directeur de "La Protesta", pour avoir été qualifié "d'agent fasciste" dans un article. Il tuera aussi deux fascistes notoires (dont le Colonel tortionnaire Afeltra).
Arrêté par la police à l'issue d'une fusillade, il sera exécuté le 1er février 1931.
Paulino Scarfo, quant à lui, sera fusillé le lendemain.

 

Le 1er février 1851, mort de Mary SHELLEY

 

Le 1er février 1860, naissance de Michel ZEVACO

 

Le 1er février 1886, naissance de Manuel PARDINAS

 

Le 1er février 1911, mort d'Etienne FAURE

 

Le 1er février 1911, naissance d'Anteo ZAMBONI

 

Le 1er février 1947, naissance de Joan-Pau VERDIER

 

Le 1er février 1984, mort de Lucien CHARDONNEAU

 

fil chouette

 

journal "Le Drapeau Rouge"

En-tête du numéro 5 du 28 mars 1880

Le 1er février 1880 (13 pluviose, An 88), à Bruxelles (Belgique), sortie du premier numéro du journal "Le Drapeau Rouge" Organe de la Ligue Collectiviste - Anarchiste. Ce bimensuel est publié par Charles Debuyger.
Cinq numéros sortiront jusqu'au 28 mars (8 germinal, An 88).
Epigraphe : Liberté - Égalité - Solidarité
A noter : ce n'est que le 18 mars 1882, lors d'un meeting à Paris, que Louise Michel se prononcera pour l'adoption du "drapeau noir" par les anarchistes. Le terme de "collectivisme" sera de même progressivement abandonné pour celui de "communisme anarchiste" ou "communisme libertaire".
Trois numéros numérisés ici.
Un autre journal portant ce titre paraîtra à Paris en 1885 (cinq numéros) et un autre à Lyon en 1889 (deux numéros).



fil chouette

 

journal "El productor " n4

En-tête du numéro 4 du 4 février 1887

el productor

En-tête du n° 272 du 11 novembre 1891
(numéro anniversaire de l'exécution des anarchistes de Chicago)

Le 1er février 1887, à Barcelone (Catalogne), sortie du premier numéro du journal quotidien "El Productor". Rafael Farga Pellicer et Pedro Esteve sont les créateurs du journal auquel collaboreront Teresa Claramunt, Ricardo Mella, Anselmo Lorenzo. Il passera hebdomadaire à partir du 8 mars 1887 et son sous-titre de "Quotidien socialiste" devient "Périodique socialiste". Ce n'est qu'à partir du 4 juillet 1890, qu'il s'affiche comme "Périodique anarchiste".
Le journal s'arrêtera le 21 septembre 1893 à son 369ème numéro.
A noter que d'autres journaux anarchistes porteront le même nom, notamment à La Corogne (Galice), à Cuba, et à nouveau à Barcelone en 1925, et 1930, puis près de Valence en 1936-37.

 

fil chouette

 

journal "L'ouvrier des deux Mondes"

En-tête du premier numéro - 1er février 1897

Le 1er février 1897, à Paris, sortie du premier numéro de "L'Ouvrier des deux Mondes" Revue mensuelle d'Économie Sociale. Publication éditée par Fernand Pelloutier. En une de ce premier numéro, une étude de Fernand et Maurice Pelloutier sur "La Vie ouvrière en France" : "L'homme souffre (...) du fait des individus qui détiennent, au moyen du capital, la terre et tous les instruments de production, et qui, plutôt que de soulager leurs proches, en les admettant à consommer, fût-ce à bas prix, les produits nécessaire à l'existence, préfèrent chercher au loin des consommateurs riches, édifiant ainsi leur fortune sur les cadavres de ceux qui concoururent à la produire."
A partir du numéro 14 (1er avril 1898), la revue devient "l'Organe officiel de la Fédération des Bourses du Travail de France et des colonies", son comité de rédaction est alors composé de Bonnet, Briat, Delesalle, Guerard, Quillent et F, Pelloutier. Le titre disparaît en décembre 1898 après 23 numéros, mais "Le Monde Ouvrier" lui succède à partir de janvier 1899 toujours sous la direction de Fernand Pelloutier. Six numéros paraîtront jusqu'en juillet 1899.

 

fil chouette

 

Journal "El Acrata" n1 de Santiago du Chili

En-tête du premier numéro daté du 1er Février 1900

journal "El Acrata" n4 de 1901

Le 1er février 1900, à Santiago du Chili, sortie du premier numéro du journal "El Ácrata" (L'Acrate), publication dirigée par Magno Espinosa, auquel succéderont en 1901 Augustin S. Gómez et Tomas Diaz M.
Le sous-titre mentionne alors : Revue bi-mensuelle de sociologie, de science et d'Art.
Au moins quatre numéros parus jusqu'à mi-mai 1901.
Numéros numérisés ici.

 

 


fil chouette

 

quotidien la revolution

En-tête du premier numéro (doc. Cira de Lausanne)

Le 1er février 1909, à Paris, sortie du premier numéro du quotidien de luttte sociale "La Révolution". Publié par Emile Pouget ce quotidien s'arrêtera le 28 mars 1909 après seulement deux mois de parution ( 56 numéros parus). Il montre la difficulté d'assurer la publication d'un journal quotidien, même si dans son dernier numéro le journal indique avoir atteint un tirage moyen de 30 mille exemplaires dont 6 mille vendus sur Paris.

 

 

 

fil yeux

 

affiche meeting pour le droit d'asile

Affiche du Meeting

Le 1er février 1913, à Paris, deux jours avant que ne s'ouvre le procès des survivants de la Bande à Bonnot la "Fédération Communiste Anarchiste" organise un Grand Meeting pour défendre le Droit d'asile. Elle marque ainsi son soutien à une partie des accusés comme : Pierre Jourdan, Charles Reinert et Antoine Gauzy (Bernard Gorodeski étant en fuite) poursuivis pour avoir hebergé les membres de la bande, sans pour autant sembler cautionner les auteurs des braquages sanglants.
Sébastien Faure, Pierre Martin du Libertaire et Eugène Jacquemin de la Fédération Communiste Anarchiste y prennent la parole. Mais Francis Delaisi de la Bataille Syndicaliste, Dumoulin et Le Guéry de la CGT, pourtant annoncés n'y prennent pas part.
"Allons-nous laisser s'accomplir cette iniquité judiciaire ?
N'allons-nous pas tenter d'arracher au bourreau la tête de Gauzy, hôte généreux et louable ?
C'est pour faire connaître à l'opinion publique le crime qui se prépare que nous invitons toute la population parisienne à assister au Grand Meeting."

Cette campagne pour le droit d'asile atteindra en partie son but, les trois prévenus cités s'en tirant avec quelques mois de prison lors du réquisitoire.

 

 

 

fil chouette

 

 journal le combat

En-tête du numéro 30 de décembre 1927 (doc. Cira de Lausanne)

Le 1er février 1926, à Flemalle-Grande (Belgique), sortie du premier numéro du journal "Le Combat". Organe anarchiste bimensuel publié par Camille Mattart puis par Hem Day à Bruxelles. Il succède en fait au journal "L'Emancipateur" . Il cessera de paraître en avril 1928 après 33 numéros.

 

 

 

fil lierre

 

Entrée du TLP 

Entrée du TLP en 1990 (Photo E. B-C)


Le 1er février 1986, inauguration du "T.L.P" Théâtre Libertaire de Paris (ancien théâtre Déjazet). Cette salle désaffectée, reprend du service après une remise en état par Hervé TRINQUIER. Amoureux de la chanson de qualité, il organisait auparavant avec Joël-Jacky JULIEN les galas de soutien du "Le Monde Libertaire" et de "Radio Libertaire", il assumera dès lors la direction de ce nouveau théâtre. C'est naturellement Léo Ferré qui en fait, ce jour, l'ouverture. De nombreux autres artistes s'y succéderont notamment : Louis Capart, Font et Val, Paco Ibanez, Mouloudji, Michèle Bernard, Henri Tachan, Gilles Servat, Julos Beaucarne, Marc Jolivet, Gilles Vigneault, Georges Moustaki, Pauline Julien et Anne Sylvestre, Francis Lemarque, Marc Ogeret, Gilbert Laffaille, Graeme Allwright, Jean Vasca, Gérard Pierron, Alain Aurenche, Michel Büler, Louis Capart, Bernard Haillant, Véronique Pestel, Christian Paccoud, Serge Utgé-Royo, Marie-Josée Vilar, Colette Magny, Jean-Jacques Vannier, Maurice Baquet, Xavier Lacouture, Leny Escudero, François Beranger, Pierre Louki, Ray Barretto, Cora Vaucaire, Jean Guidoni, etc., sans oublier divers groupes et musiciens de jazz, qui en feront un nouveau lieu culturel de la capitale.
Hervé Trinquier y consacrera toute son énergie. Malheureusement, en 1992, le propriétaire des lieux désirant faire de l'argent, résiliera le bail (privant de fait Hervé et tous les compagnons qui l'avaient rejoint), de ce théâtre auquel les libertaires s'étaient tant attachés.

herve trinquier tlp

Hervé Trinquier au TLP

demi-soleil