tableau de Carrà "Les funérailles de l'anarchiste Galli"

"Les funérailles de Galli l'anarchiste" Tableau du peintre italien Carlo Carrà (1911).
Celui-ci avait été marqué par les affrontements avec la police lors des funérailles d'un anarchiste mort durant une grève générale de 1904.

Ephéméride Anarchiste

15 septembre

 

 

Le 15 septembre 1893, naissance de Tintino Persio RASI à Arcola (La Spezia, Italie).
Militant et propagandiste anarchiste italien.

Employé des Postes, il fréquente, très jeune, le mouvement anarchiste. En 1914 il est facteur à Gênes, mais est fiché par la police pour son activisme militant et sa collaboration à "Il Libertario". En 1917, il est muté à Iglesias en Sardaigne, il y poursuit son action. Installé à Cagliari, il collabore sous le pseudonyme d'Auro d’Arcola au journal socialiste "Il Risveglio dell’isola" et devient membre de la Commission exécutive de la Chambre du Travail locale. En janvier 1918, il tente de constituer un groupe anarchiste, mais appelé sous les drapeaux, il est finalement réformé en novembre 1918.
Revenu dans sa ville natale en mars 1919, il va participer pendant toute la période du "Biennio Rosso" aux luttes ouvrières et organiser un grand nombre de réunions. En juin 1919, au cours d’une de ses conférences, à Santo Stefano Magra, un carabinier est tué et un autre gravement blessé. Rendu responsable des faits, Rasi choisit l'exil à l'étranger, avant de revenir un an plus tard pour être jugé. Il est acquitté.
Muté professionnellement à plusieurs reprises, il poursuit néanmoins ses activités. En 1921, il est rédacteur de la revue individualiste "Vertice" (La Spezia-Arcola) et en 1922 de la revue "Anarchismo" (Pise). En avril 1923, il émigre en France, avec sa compagne Ave Fossati et leur fille Superna, d’abord à Nice, puis en région parisienne. Il va alors publier de nombreuses feuilles de l’exil libertaire italien dont : "La Rivendicazione" (Paris, 1923-1925), "La Nostra polemicha" (Paris, numéro unique du 1er novembre 1925) où il y dénonce l'aventurisme des compagnons engagés dans de la Légion garibaldienne, "La Quale" (Paris, numéro unique du 20 mars 1926), "Veglia" (Paris). Il sera également rédacteur de la partie italienne de "La Revue Internationale Anarchiste" (Paris, 1924-1925) avec U. Fedeli et V. Gozzoli, puis à "La Tempra" (Paris, 1925-1926). Sous le pseudonyme de Gold O’Bay il collabore aussi à "Il Commento" (Londres, 1924) où il réclame "le droit à se défendre et à tuer les fascistes".
Selon la police politique italienne, il aurait été en rapport en 1927-1928 avec le groupe illégaliste de Sante Pollastro et aurait "collecté les produits des vols".
Au début des années 1930, la police perd sa trace, il était vraisemblablement en Suisse d'où, sous le pseudonyme de Tatiano, il collaborait à "L’Adunata dei Refrattari". Il réapparait en 1935 à Saint-Michel-sur-Orge, en région parisienne. Les 20-21 juin 1936, il participe, à Paris, à la Conférence internationale pour le droit d’asile, à laquelle prendront part S. Faure, C. Berneri, Gilioli, U. Marzocchi, L. Mastrodicasa. Dès le début de la guerre d'Espagne, il fait partie du Comité parisien d’aide aux républicains.
En 1938, il parvient à émigrer aux Etats-Unis et se fixe à Philadelphie. Sous le pseudonyme de Carlo Carli, il sera ensuite (avec V. Gozzoli) l'un des rédacteurs de la revue antifasciste "Chanteclair" (New York, 1942-1945).
Tintino Rasi est décédé à Philadelphie le 8 juillet 1963.

 

 Suzy Chevet

Suzy Chevet
photo tirée du n° 14 de "La Rue"

Le 15 septembre 1972, mort de Suzy CHEVET, à Nice.
Militante socialiste, résistante, syndicaliste et anarchiste
Fille d'un père syndicaliste et mutualiste, elle est née en Anjou (date indéterminée). Elève de l'Ecole Normale d'Institutrices d'Angers, elle devient institutrice, mais n'enseignera pratiquement pas. Elle commence à militer au sein du Parti Socialiste (tendance Marceau Pivert), puis se fixe à Saint-Malo, où elle travaille dans les bureaux du service de l'emploi. Parallèlement, elle s'occupe des Auberges de Jeunesse et en créera une à Saint-Malo. En 1938, elle participe aux Comités d'aide à la révolution espagnole. En 1941, elle est révoquée de l'enseignement et assignée à résidence. Après avoir mis sa fille en sûreté, elle organise une filière d'évasions passant par l'île anglo-normande de Jersey. Arrêtée par la Gestapo en 1942, elle
est transférée à Angers mais réussit à s'évader et à rejoindre Lorient où, sous une fausse identité, elle arrive à travailler dans les bureaux du STO (Service du Travail Obligatoire) jusqu'à la Libération. Position stratégique qui lui permet de renseigner utilement la Résistance.
Après la Libération, elle arrive à Paris où elle a du mal à retrouver un poste d'enseignante. Elle finit par trouver un emploi au Ministère du Travail. En 1945, elle rencontre Maurice Joyeux qui va devenir son compagnon. Elle va dès lors militer à ses côtés au sein de la Fédération anarchiste française et animer le "Groupe de L'Ouest" qui deviendra le "Groupe Louise Michel". Elle militera également à "La Libre Pensée" ainsi qu'à "La Ligue des Droits de l'Homme" et prendra part en 1947 à la création du syndicat "Force Ouvrière" où elle sera membre de la commission exécutive de la région parisienne. Organisatrice de nombreux galas de soutien à la Fédération anarchiste, elle prend part à la création de la revue "La Rue" et collabore également au "Monde Libertaire" dans lequel elle anime la rubrique culturelle.

 

 

Angelo Galli

Angelo Galli
Portrait extrait d'une carte postale des éditions "Grido de la Folla" de 1906

Le 15 septembre 1904, mort d'Angelo GALLI, à Milan (Italie).
Anarchiste italien, assassiné sur la via Carlo Farini, au début de la première grève générale en Italie. Lors de ses funérailles de nouveaux affrontements avec la police se produiront auxquels assisteront le peintre Carlo Carrà qui immortalisera la scène dans un tableau réalisé en 1911 "Les funérailles de Galli l'anarchiste".
A l'origine de l'agitation sociale de septembre 1904, en Italie, les conditions de travail épouvantables des travailleurs et en particulier celles des mineurs à Buggerru en Sardaigne. Devant l'agravation de leurs conditions de travail, ils s'étaient mis en grève le 2 septembre. Le dimanche 4, alors que les mineurs étaient rassemblés devant le siège de la direction des mines pour appuyer la délégation syndicale qui était en négociations, la direction fit appel à l'armée. De Cagliari arrivent deux compagnie du 42e régiment d'infanterie qui tirent sur les grévistes faisant 4 morts et des dizaines de blessés. Cela provoque une vague d'indignations et de contestations à travers le pays qui commence par la Chambre du Travail de Milan. Divers rassemblements se produisent dans les jours suivant, réprimés aussitôt par la police. D'autres morts viennent s'ajouter à la liste comme à Castelluzzo en Sicile où deux paysans seront tués par l'armée. La contestation s'amplifia encore et finit à partir du 15 septembre par devenir une grève générale dans tout le pays. Elle atteindra son maximun le 19 septembre et ne cessera que le 21 au soir, avec l'engagement pris par le groupe socialiste de soumettre immédiatement au parlement un projet de loi visant à interdire l'utilisation des armes à feu par la police lors des conflits sociaux. L'attitude ambivalente du Pari Socialiste italien ne fera qu'exacerber l'antagonisme entre les politiciens opportunites et les révolutionnaires.


 

Le 15 septembre 1846, naissance de Varlan TCHERKESOFF

 

Le 15 septembre 1856, naissance de Francesco Saverio MERLINO

 

Le 15 septembre 1920, mort de Neno VASCO

 

Le 15 septembre 1988, mort de Celso PERSICI

 

 

fil lierre

 

photo de l'Hôtel central de Saint-Imier

Hôtel central de Saint Imier (désaffecté en 2007) lieu historique du Congrès

Les 15 et 16 septembre 1872, à Saint-Imier (Suisse), se tiennent deux congrès importants. Tout d'abord celui de "La Fédération Jurassienne" (seize délégués jurassiens) qui sera suivi du Congrès des Sections et Fédérations antiautoritaires de l'Association Internationale des Travailleurs. Ce congrès constitutif d'une nouvelle Internationale qui se veut délibérément antiautoritaire, marque en fait le véritable acte de naissance du mouvement anarchiste international.
Après l'exclusion de M. Bakounine et de J. Guillaume de "l'Internationale"
par les marxistes, quelques jours plus tôt au Congrès de La Haye, quinze délégués refusant l'arbitraire communiste se retrouvent en Suisse pour jeter les bases d'une nouvelle Internationale antiautoritaire.
La Fédération espagnole est représentée par Ch. Alerini, R. Farga-Pellicer, N. Marselau et T. G Morago, la fédération italienne (qui a refusé de prendre part au Congrès de La Haye), par A. Costa, C. Cafiero, M. Bakounine, E. Malatesta, L. Nabruzzi et G. Fanelli.
J-L. Pindy et C. Camet représentent quant à eux plusieurs sections françaises, G. Lefrançais les sections 3 et 22 d'Amérique, quant à J. Guillaume et A. Schwitzguébel ils représentent la Fédération jurassienne.
Quatre résolutions seront adoptées:
- La première qui marque la défiance par rapport au Conseil général de l'Internationale (aux mains des marxistes), et le rejet des résolutions du Congrès de La Haye.
- La deuxième qui scelle un pacte d'amitiés et de solidarités mutuelles entre les fédérations.
- La troisième qui rejette le recourt au pouvoir et à l'action politique et définit ce qu'est une libre fédération.
- La quatrième qui aborde la question de l'organisation de la résistance et de la solidarité, et rejette toute forme d'autoritarisme.
Une Commission est de plus chargée de présenter au prochain congrès un projet d'organisation universelle de la résistance et de recueillir les statistiques du travail pour coordonner les luttes.

" Le Congrès réuni à Saint-Imier déclare :
- 1° Que la destruction de tout pouvoir politique est le premier devoir du prolétariat;
- 2° Que toute organisation d'un pouvoir politique soi-disant provisoire et révolutionnaire pour amener cette destruction ne peut être qu'une tromperie de plus et serait aussi dangereuse pour le prolétariat que tous les gouvernements existants aujourd'hui;
- 3° Que, repoussant tout compromis pour arriver à l'accomplissement de la Révolution sociale, les prolétaires de tous pays doivent établir, en dehors de toute politique bourgeoise, la solidarité de l'action révolutionnaire."




 

fil chouette

 

journal "L'Action Antimilitariste" n1

En-tête du premier numéro

Le 15 septembre 1904, à Marseille, sortie du premier numéro du journal "L'Action Antimilitariste" Organe mensuel de combat de la section de Marseille de l'A. I. A. (Association Internationale Antimilitariste). Parmi les collaborateurs les plus connus : Miguel Almereyda, Antoine Antignac, Ferdinand Domelo-Nieuwenhuis, Jean Marestan, Victor Méric, Eugène Merle, Georges Pioch, Georges Yvetot, etc. Quatre numéros verront le jour, le dernier daté du 15 janvier 1905. Un hors-série est également sorti le 5 novembre 1904. A noter que l'imprimeur Ange Giretto sera poursuivi et condamné, comme le gérant Auguste Berrier.
Epigraphe : "Pas un homme, pas un centime pour le militarisme"

 

 

fil chouette

 

journal poliche

En-tête du numéro 2 du 15 septembre 1907

Le 15 septembre 1907, à Reims (Marne), sortie du numéro 2 du journal "Poliche" bimensuel de critique batailleuse (essentiellement littéraire). Le responsable du journal dont le premier numéro est paru le 1er sepembre, est Jean-René Aubert. Parmi les collaborateurs les plus connus du journal : Henri Dagan, Mécislas Golberg et Adolphe Willette qui a dessiné l'en-tête du journal (à partir de ce numéro 2). Un troisième numéro connu paraîtra avec la date du 1er au 15 octobre 1907.

 

 

 

fil yeux

 

Le 15 septembre 1933, à Barcelone, à lieu aux arènes de la "Monumental", un important meeting cénétiste . Plus de cent mille personnes y assistent, plusieurs orateurs se succèdent à la tribune dont Valeriano Orobón Fernández et Buenaventura Durruti (à peine libéré de prison) qui déclare :
"Devant l'échec de la démocratie et la menace du fascisme, la C.N.T affirme son droit à faire la révolution."

 

 

 

fil lierre 

 

les carrières de marbre de Carrare

Vue sur la montagne et les carrières de marbre blanc de Carrare (haut lieu de l'anarchisme italien)

Du 15 au 19 septembre 1945, à Carrare (Italie) Congrès constitutif (d'après-guerre) de la nouvelle "Federazione Anarchica Italiana" (Fédération Anarchiste Italienne). Les délégués se prononcent contre tout accord permanent avec les divers partis politiques ainsi que la franc-maçonnerie, et contre toute collaboration et participation aux tentatives de l'Etat d'associer les travailleurs à leur propre exploitation. Ils rappellent également la nécessité de lutter pour la liberté de conscience et de contrer l'emprise de l'Eglise.

 

 

fil chouette

 

jounral "Le Riflard"

En-tête du premier numéro

Au cours du 4ème trimestre 1979, à Paris, sortie du journal "Le Riflard" édité par le groupe anarchiste de Montreuil-Rosny (banlieue de Paris) de la Fédération anarchiste. Le journal a la particularité d'être gratuit. A partir du numéro 8, il sera tiré à 24 000 exemplaires. Il cessera sa parution en mai 1984.
A noter qu'un journal libertaire portant ce nom a paru entre 1891 et 1892, il était alors l'organe des ébénistes du Faubourg St-Antoine à Paris (le riflard étant un rabot servant à dégrossir le bois). Un autre journal hebdomadaire d'action libertaire avec ce titre a également vu le jour entre 1895-1897.
"Celui qui peut s'adapter et vivre content parmi des esclaves et profiter du travail des esclaves, celui-là n'est pas et ne peut pas être anarchiste."
In premier numéro.

 

 

fil zig

 

Durant la nuit du 15 au 16 septembre 2001, à Gênes (Italie) le Centre Pinelli, du quartier de Molassana, a été dévasté par un incendie criminel provoqué par un cocktail Molotov. Le matériel informatique et l'installation électrique a été entièrement détruit. Le Centre Pinelli avait servi de base logistique aux anarchistes lors des manifestations contre le G8 de Gênes. Dans la même nuit, un autre cocktail Molotov a également détruit les témoignages affichés place Alimonda en hommage au jeune Carlo Giuliano (tué par un carabinier durant le G8). La piste d'un attentat de l'extrême-droite, liée ou non au pouvoir, semble être la plus probable.

 

 

demi-soleil