Le 25 octobre 1806,
naissance de Johann Kaspar SCHMIDT, dit Max STIRNER à Bayreuth
(Bavière).
Théoricien de l'individualisme
anarchiste.
Orphelin de son père (fabriquant de flûtes) peu
après sa naissance, et délaissé par sa
mère qui sombrera peu à peu dans la folie, il effectue
pourtant entre 1826-1828, des études universitaires de
philologie et de théologie à l'académie de
Berlin, mais renoncera à obtenir du doctorat d'Etat.
Marié en 1837, il se retrouve veuf six mois plus tard. En
1839, il obtient une place de professeur dans une institution
privée pour jeunes filles. Le soir, il fréquente une
taverne berlinoise où se réunit la "ligue des
Affranchis" composée de journalistes et écrivains
radicaux. Il y côtoie Engels et Marx, et y rencontre sa future
épouse Maria Dänhardt. En 1842-43 il publie quelques
articles de philosophie sociale sous le pseudonyme de
"Stirner"(surnom dû à son large front). En 1844,
paraît son livre "L'Unique et sa propriété"
Apologie du moi individuel comme valeur suprême, il pourfend
tout ce qui peut aliéner sa soif de liberté et d'absolu
: Etat, religion, parti et même révolution. Le livre
reçoit un large écho grâce au scandale qu'il
provoque dans l'intelligencia et est interdit un temps par la
censure. Stirner perd alors son poste de professeur. Son
éditeur, un des seuls qui lui reste fidèle, lui confie
alors des traductions. Une tentative commerciale (la création
d'une laiterie) tourne au fiasco et finit de le ruiner. Poursuivi par
ses créanciers, il séjourne par deux fois en prison.
Dans la misère et oublié de tous, il meurt à
Berlin le 25 juin 1856.
Cinquante ans plus tard, l'anarchiste
John-Henry Mackay le tirera de l'oubli
et fera redécouvrir la pensée moderne de ce
"paisible ennemi de toute
contrainte"
"L'état n'a toujours
qu'un but: borner, lier, subordonner l'individu, l'assujettir
à la chose générale; il ne dure qu'autant que
l'individu n'a pas sa plénitude et n'est que l'expression
bornée de mon moi, ma limitation, mon
esclavage."Dans "L'Unique et sa propriété".
Tombe de Max Stirner au cimetière Sohienkirchhof de Berlin.
Photo tirée de la traduction en russe de "l'Unique et sa propriété" (1907)
Spirus Gay
Le 25 octobre 1865, naissance de Joseph, Jean, Auguste (dit Spirus) GAY à Paris (6e).
Acrobate, jongleur, naturien et naturiste anarchiste, syndicaliste et libre-penseur.
Son père Joseph Gay (né à Turin, Italie) est bijoutier, sa mère Emma Auguste Wilhelmine Pieper est d'origine prussienne. Chétif pendant son enfance, il n'en devient pas moins un athlète et un artiste accompli adulte. Acrobate, équilibriste, jongleur, illusionniste, il s'impose dans les spectacles de cabarets, théâtres et café-concerts de Paris puis lors de tournées dans différents pays (Allemagne, Espagne, Portugal, Royaume-Uni). En 1888, il est champion du monde d'équilibrisme athlétique aux Folies-Bergère de Paris. Mais bien qu'ayant du succès il ne vit que de modestes cachets avec la précarité qui peut survenir après une blessure.
Outre ses numéros de cirque et de varitétés c'est aussi un militant accompli, en juillet 1893, il est nommé au Conseil du Syndicat des Artistes Dramatiques. En 1894, il est membre du "Parti Ouvrier Socialiste Révolutionnaire" (POSR) de Jean Allemane dans le XIe arr. de Paris, et il collabore à son organe "Le Parti Ouvrier". Il y manifeste des sympathies pour l'anarchisme et un soutien à Jean Grave, victime de la répression. "Ohé ! Ohé ! libertaires ! Debout ! Semez, semons les idées vertueuses ! Prodiguons à tous horizons les lumières impolluées de l'attruisme !"
Il est également un des fondateurs du Comité Français pour Cuba Libre (CFCL) soutenant l'indépendance cubaine face à l'occupation espagnole, dont il sera le principal responsable, et aussi du Cercle d'Etudes Sociales des Artistes (CESA) qui à pour but : "de poursuivre par tous les moyens l'émancipation politique et économique de la corporation des artistes parallèlement à l'émancipation de la classe ouvrière". Lors d'une réunion, il y fait l'apologie de l'assassinat du Président Sadi Carnot par Caserio et prend également en pleine hystérie anti-anarchiste (lois scélérates) la défense d'Étiévant et milite depuis 1893 au sein du Syndicat fédératif du Spectacle où il défend une ligne révolutionnaire (dissous en 1900).
En mai 1895, il prend part à la création de "l'Union artistique de la scène, de l'orcheste et du cirque", qui propose aux associations ouvrières l'organisation de spectacles et de fêtes dans un but de propagande et de solidarité, Spirus en est le secrétaire.
Le 20 novembre 1895, un incendie détruit son matériel de funambule et de jongleur, mais le 9 février 1896, une soirée de soutien est organisée à la Maison du Peuple pour sa restauration. La même année, il devient membre de l'Union des Libres penseurs du XIVe arrondissement de Paris.
En 1897, il intégre le groupe des "Naturiens propagandistes", aux côtés d'Henri Beaulieu (Beylie), d'Émile Gravelle, de Paul Paillette, d'Henri Zisly, etc. Il participe alors à de nombreuses conférences sur le naturianisme qui se tiennent au "Café des Artistes" à Montmartre, et aux activités et fêtes familiales du groupe "L'Art Libre " rue Ramey, à Paris.
Il préside également
le groupe "Les Harmoniens" et est membre de l'Union Sociale des Sciences des Arts et des Métiers "La Luxiale". Durant ces années, il collabora à plusieurs publications anarchistes et naturiennes (À travers chants, L'Almanach du Monde Nouveau, Le Cri du Peuple, Germinal, Le Naturien, La Nouvelle Humanité, Les Temps Nouveaux, etc.). En 1898, étant tombé malade (ainsi que sa compagne Louise Cary) un appel à la solidarité est lancé en sa faveur qui donnera lieu à souscriptions et fêtes de solidarité.
En 1900, il apparaît comme anarchiste dans les fichiers de la police qui le surveille.
En 1901, il participe à la création de l'Université et Bibliothèque Libertaire baptisée "L'Idée libre du XXe", au 81, rue Julien Lacroix à Belleville, où se tiennent des matinées littéraires et où collaborent divers écrivains et poètes. En 1903, toujours naturien, il se construit une maison sur le site d'un ancien four à chaux à Brières-les-Scellés (Essonne) où il vit alors en communauté, pratiquant le naturisme et cultivant des plantes pour sa médecine douce et militant contre l'alcoolisme et le tabagisme. Il collabore à la revue naturiste "L'Ordre Naturel" : "Vouloir asservir la nature à son joug, ce n'est pas être libertaire ni conscient...". En 1904, il fonde et dirige le gymnase "Végétarium " où il enseigne l'éducation physique, l'athlétisme et les techniques de défense (comme le jiu-jitsu) où la boxe et met en pratique une méthode de guérison qu'il avait créée, basée sur l'utilisation du magnétisme des éléments naturels (biothérapie). Délégué du Syndicat des Artistes Lyriques au XIVe Congrès National des Corporations (VIIIe de la CGT) et à la Conférence des Bourses du Travail qui se tint du 12 au 20 septembre 1904 à Bourges, il y réaffirme ses convictions antimilitaristes. Du 3 au 6 septembre 1905, il assistera au Congrès Universel de "La Libre Pensée" au Palais du Trocadéro à Paris et adhéra ensuite à la franc-maçonnerie dont il gravira les échelons . Le 23 décembre 1928 il prend encore part à des débats organisés par le journal "l'en dehors" à la Maison Commune rue de Bretagne à Paris sur le thème : "Eugénisme et stérilisation" avec la Doctoresse M. Pelletier, le Dr. Legrain, Ixigrec, E. Armand et Albert Soubervielle.
Il meurt à Paris le 9 novembre 1938. "Sous un gouvernement quel qu'il soit, la liberté est un mythe et l'harmonie sociale s'appelle une illusoire utopie".
Bernard Thomas
Le 25 octobre 1936,
naissance de Bernard THOMAS, à Paris.
Ecrivain et journaliste libertaire.
En 1966, il fait partie du groupe fondateur du "Magazine Littéraire" et en 1970 avec Jean-Edern Hallier du journal "L'idiot international". Il entre ensuite (1974) comme journaliste au "Canard
Enchaîné" où il sera critique de théâtre, puis éditorialiste.
Il est l'auteur en tant qu'historien et romancier de nombreux ouvrages dont :
"La Bande à Bonnot" (1968), "Ni Dieu ni Maître" (recueil de citations. 1969), "Alexandre Marius Jacob"(1970 réédité en 1998),
"Les provocations policières"(1972), "Aurore ou la
génération perdue" (1984), " Lettre ouverte aux écolos qui nous pompent l'air" 1992, "Lucio (Urtubia)
l'irréductible" (avec Isabelle Villemont. 2000), " Le voyage de Yann " (2008), etc.
Bernard Thomas est mort d'une crise cardiaque le 12 janvier 2012, dans le train entre sa Bertagne natale et Paris.
Ricardo Sanz en 1936
Le 25 octobre 1986, mort
de Ricardo SANZ ASENSIO (dit aussi SANZ I GRACIA), à Toulouse.
Militant anarcho-syndicaliste, combattant antifranquiste.
Il est né le 5 novembre 1898 à Canals (Pays Valencien) dans une famille d'ouvriers agricoles. Il commence très jeune à travailler dans une minoterie. En 1916, il arrive à Barcelone, où il travaille dans une teinturerie et s'affilie au syndicat des teinturiers de la CNT et se lie avec Pau Sabater i Lliró (qui sera assassiné en juillet 1919 par les pistoreros du patronat). En 1920, il rencontre Francisco Ascaso et se joint au groupe d'actions "Los Solidarios". Activités pour lesquelles il est arrêté et emprisonné durant deux ans. Libéré en 1922, il part à Saragosse, puis passe en France pour éviter une nouvelle détention liée à sa participation au Comité révolutionnaire de Barcelone. Il reste peu de temps à Paris, car il doit se charger de l'achat d'un millier de fusils au Pays Basque. Mais après avoir traversé la frontière, il est arrêté et à nouveau emprisonné durant deux ans à la prison de Madrid, il y rencontrera Mauro Bajatierra, Inestal et d'autres libertaires. Libéré, il travaille dans le bâtiment à Barcelone et sera président du syndicat de cette branche en 1930 et 1931. Il sera encore emprisonné à plusieurs reprises. Avec l'avènement de la République (avril 1931), il devient un des orateurs officiels de la CNT et réalise des tournées de propagande à travers le pays. Activités qu'il pratique en alternance avec son militantisme au sein du syndicat de l'eau. Il s'implique également dans les tentatives de soulèvements anarchistes de la FAI (en 1932 et 1933) et dans la vie de la CNT, assistant à divers plénums, conférences, et congrès. En 1932, il est élu vice-secrétaire du Comité National de la CNT. Le 19 juillet 1936, il prend part aux combats de rues (il était aux côtés de Francisco Ascaso à Drassanes). Il est ensuite responsable de l'organisation des milices, puis inspecteur des fortifications en Aragon et en Catalogne. En juin 1938, sa compagne Pepita Not meurt en donnant naissance à l'un de ses fils.
Après la mort de Durruti, il le remplace à la tête de sa Colonne, qui deviendra (avec la militarisation) la 26ème Division et avec laquelle il passera en France après la déroute républicaine.
Il est alors interné (entre 1939 et 1942) au Camp du Vernet et plus tard envoyé au Camp de Djelfa en Algérie. Il y sera libéré par les troupes Alliées, il s'installera à Alger comme boulanger. En juillet 1945, il revient en France et se fixe à Marseille, puis à Toulouse, où il restera jusqu'à la fin de sa vie.
Il va alors défendre les thèses collaborationnistes (avec les républicains). En 1974, il assiste à la Conférence de Narbonne. Après la fracture de la CNT, il va suivre les scissionnistes et assister à leur Congrès de 1983 à Madrid.
Outre ses articles dans la presse libertaire, il est l'auteur de plusieurs ouvrages comme : "El sindicalismo y la política. Los Solidarios y Nosostros" (1966), "Los que fuimos a Madrid. Colomna Durruti"(1969), "Figuras de la revolución española" (1972), "El sindicalismo español antes de la guerra civil. Los hijos del trabajo" (1979), etc.
Le 25 octobre 1878, un
jeune ouvrier de Tarragone, en Espagne,
Juan Oliva MONCASI, tente de
tirer sur le roi Alphonse XII, à Madrid, mais il est
désarmé par la foule. Il sera garrotté le 4
décembre, après avoir refusé d'être
gracié. Cet attentat servira de prétexte à l'arrestation de nombreux militants internationalistes, surtout en Andalousie.
En-tête du numéro 9 du 20 au 27 décembre 1884
Le 25 octobre 1884, à Paris, sortie du premier numéro du journal "Terre et Liberté" Organe Communiste-Anarchiste. Hebdomadaire paraissant le samedi dont le gérant et l'imprimeur est Antoine Rieffel. Le siège du journal ayant été saccagé par la police et le gérant poursuivi pour "excitation au pillage, etc." les rédacteurs arrêteront cette publication après le numéro 18 du 21 au 28 février 1885, elle sera remplacée par "L'Audace".
Epigraphes : "L'Anarchie c'est l'avenir de l'humantié" de Blanqui et "Notre ennemi c'est notre maître" par La Fontaine.
A noter que ce titre sera repris en 1905-1906 à St-Cyr-les-Colons (dans l'Yonne), puis en 1908 à Paris.
Le 25 octobre 1928,
à Montevideo (Uruguay), les anarchistes catalans, Jaime Tadeo
Peña, Agustin Garcia Capdevilla, Pedro Boadas Rivas et des
argentins Antonio et Vicente Moretti braquent le bureau de change
Messina. Ils s'emparent d'un butin de 4 000 pesos mais dans la
violence de l'attaque tuent trois personnes dont le directeur de
l'agence, un employé et un chauffeur de taxi. La fusillade
nourrie blesse également trois autres personnes et mobilise
alors la police uruguayenne sur la piste des anarchistes qui seront
arrêtés le 9
novembre.
En-tête de ce premier numéro d'octobre 1960 (doc. Cira de Lausanne)
En octobre 1960, à São Paulo (Brésil), sortie du premier numéro du journal "O Libertario" (Le Libertaire). Le responsable du journal est Pietro Catallo, qui le publiera jusqu'en 1964. A noter qu'un journal portant ce titre avait été publié en 1904 à Rio de Janeiro par les anarchistes Manuel Moscoso et Carlo Dias.